La musique, un chantier beyrouthin pour Yasmine Hamdan

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Yasmine Hamdan, à Paris, en avril 2025.

Le ton de son troisième album solo, I Remember I Forget, est d’emblée donné par Hon, la chanson qui l’ouvre, tout en beauté désolée. Grâce aux mots du poète palestinien Anas Alaili, Yasmine Hamdan évoque un « tout petit pays avec une blessure béante » « certains s’attardent et d’autres se font porter absents ». La chanteuse et compositrice, née à Beyrouth, en 1976, au début de la guerre civile, appartient à la seconde catégorie en tant que membre de ce qu’elle nomme une « diaspora numérique ». Après avoir vécu au Koweït (jusqu’à l’invasion par l’Irak en 1990) et Abou Dhabi, en Grèce et au Liban, elle s’est établie dans la capitale française, en 2005.

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« C’est une chanson sur l’expérience d’être à Paris et de vivre une tragédie ailleurs, en live et presque en simultané », explique Yasmine Hamdan, dans un hôtel parisien. Est en effet évoquée dans Hon, sur fond de clavier funèbre et de bruits de sirène, l’explosion au port de Beyrouth, en 2020, qui fit 235 morts, 6 500 blessés et 300 000 sans-abri. Elle aura vécu la catastrophe comme un témoin lointain et impuissant, qui ressentirait le souffle à distance. Avec, dit le texte, un « cadavre dans [sa] chambre à coucher » et des « nuages dans le séjour ».

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