la ministre Nicole Belloubet estime qu’« il faut tout tenter » pour lutter contre « les discriminations »

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La ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Nicole Belloubet, assiste à une visite consacrée au harcèlement scolaire au lycée Robert Schuman de Reims, le 12 février 2024.

Epinglée par la presse pour des critiques anciennes formulées contre l’uniforme à l’école, la nouvelle ministre de l’éducation, Nicole Belloubet, a nuancé son propos, lundi 12 février, jugeant que l’expérimentation lancée par l’exécutif pouvait être « un moyen d’aider les élèves » et « éviter les discriminations ».

« Je pense que si c’est un moyen d’aider nos élèves, si c’est un moyen d’éviter des discriminations, il faut tout tenter. Une expérimentation est en cours, elle sera évaluée », a déclaré la ministre à la presse, à l’issue de son premier déplacement dans un collège de Reims, consacré à la lutte contre le harcèlement scolaire.

L’ex-ministre de la justice (2017-2020), qui a exercé les fonctions de rectrice dans les années 2000, avait jugé dans une publication en 2016 que « la restauration de l’autorité ou le port de la blouse » étaient des « fariboles ». Des déclarations qui paraissent la mettre en porte-à-faux avec la ligne défendue par Emmanuel Macron et Gabriel Attal.

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Fariboles ? « C’est un très joli mot et je trouve que les personnes qui ont happé ce mot dans cet article n’ont sûrement pas du tout lu l’article », s’est défendue lundi la ministre. Interrogé la semaine dernière sur France 2, Gabriel Attal avait, de son côté, assuré que ses ministres étaient « totalement alignés » sur ses positions.

Cible des critiques de la droite et de l’extrême droite

Accusée par des personnalités de droite et d’extrême droite de « laxisme » au ministère de la justice, voire de complaisance à l’islamisme au moment de l’affaire Mila – une adolescente menacée de mort pour avoir critiqué l’islam –, Mme Belloubet a été comparée depuis sa nomination à l’ex-ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye, devenu la cible incessante des oppositions de droite, qui y voyaient un promoteur du communautarisme. « J’ai beaucoup d’amitié pour Pap Ndiaye. Je ne suis pas Pap Ndiaye, parce que nous nous sommes chacun forgés avec nos propres convictions », a réagi lundi la ministre.

« Nous devons donc tout faire pour aider les élèves et accompagner les enseignants pour obtenir des résultats scolaires meilleurs. Je suis pleinement engagé dans cette mission qui est celle du président de la République », a ajouté Nicoles Belloubet. « J’ai pour l’école l’ambition à la fois de l’existence de règles, du respect de ces règles, du respect des enseignants », a-t-elle encore dit.

Sur l’instauration de groupes de niveaux au collège, une mesure dudit « choc des savoirs » lancé en 2023 par Gabriel Attal, lorsqu’il était ministre de l’éducation mais qui suscite un fort rejet dans la communauté éducative, Nicole Belloubet s’est bornée à réaffirmer son souhait d’« entrer dans un dialogue sérieux et soutenu avec l’ensemble des représentants des professeurs, des chefs d’établissement, des corps d’inspection ».

Le Monde avec AFP



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