La Grèce espère que la victoire de Trump ne compromettra pas son rapprochement avec les Etats-Unis

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Un homme lit les titres des journaux sur les élections américaines dans un kiosque à journaux à Athènes, Grèce, le 6 novembre 2024.

« La Grèce espère approfondir davantage le partenariat stratégique [avec les Etats-Unis] et travailler ensemble sur les questions régionales et mondiales importantes », a réagi le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, mercredi 6 novembre, sur le réseau social X, peu après le discours de Donald Trump annonçant sa victoire à l’élection présidentielle américaine. « Je rappelle que la coopération entre Athènes et Washington était parfaite lors du premier mandat du nouveau président », a ajouté le leader conservateur lors d’un point presse.

M. Mitsotakis n’a cependant pas caché ses inquiétudes sur l’avenir de l’Europe et de l’OTAN après l’élection du candidat républicain : « L’Europe doit chercher à retrouver sa position sur la carte internationale. (…) En tant qu’Européens, nous devons nous organiser pour avoir une politique énergétique indépendante, œuvrer pour une défense commune, en d’autres termes pour construire une autonomie stratégique dans ces nouvelles circonstances. »

Durant le premier mandat de Donald Trump à la Maison Blanche (2017-2021), la Grèce et les Etats-Unis se sont rapprochés en nouant des accords bilatéraux, notamment en matière d’armement et de défense. Depuis que Joe Biden lui a succédé à Washington, les relations gréco-turques se sont apaisées. D’après les experts, le président américain a joué un rôle crucial dans la désescalade entre Athènes et Ankara, en donnant des raisons au président turc, Recep Tayyip Erdogan, de ne pas s’éloigner davantage de l’OTAN en signant un accord sur la modernisation des avions de combat F-16 que possède la Turquie.

Importance stratégique de la Grèce

Ces dernières années, la Grèce a acquis une importance stratégique pour les Etats-Unis en raison des deux bases de l’OTAN situées sur son territoire et où des soldats américains sont positionnés : l’une à Souda, en Crète, idéalement positionnée pour contrôler la situation en Méditerranée orientale et au Proche-Orient ; l’autre à Alexandroupoli, à quelques kilomètres de l’embouchure de la mer Noire et de l’Ukraine.

Athènes craint certaines positions de Donald Trump, notamment sa volonté de se désengager de l’OTAN et de se détourner de l’Europe. Avec la victoire du candidat républicain, « il ne faut pas s’attendre à un revers spectaculaire qui modifierait la dynamique des relations entre les deux pays », estime dans une interview au magazine Lifo, Triantafyllos Karatrantos, chercheur à la Fondation hellénique pour la politique étrangère et européenne. « Mais la vision qu’a Trump du droit et des règles internationales ne favorise certainement pas les pays qui investissent dans le maintien du statu quo, comme la Grèce. Au contraire, elle peut créer des opportunités pour les pays ayant une politique révisionniste et interventionniste, comme la Turquie », ajoute-t-il.

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