
Le secrétaire à la défense américain, Pete Hegseth, a confirmé, dimanche, lors de sa conférence de presse, que le président américain, Donald Trump, n’avait pas demandé l’autorisation du Congrès avant de lancer les frappes contre des sites nucléaires iranien. Citant des « risques accrus dans la région » et une volonté de « minimiser les risques pour les forces américaines dans la région », M. Hegseth a déclaré que les membres du Congrès n’avaient pas reçu d’« avertissement préalable ».
« Ils ont été informés après que les avions ont été sortis en toute sécurité [du territoire iranien], c’est à ce moment que nous nous sommes conformés aux exigences de notification du War Powers Act », a-t-il précisé. Cette loi oblige le président à informer le Congrès dans les quarante-huit heures à propos de tout engagement de l’armée américaine dans des hostilités. Le War Powers Act impose également une autorisation du Congrès pour tout déploiement de troupes d’une durée supérieure à soixante jours.
Selon la Constitution américaine, si le président est le chef des armées, c’est au Congrès que revient « le pouvoir de déclarer la guerre ». Selon une note de l’Office of legal counsel (« bureau de conseil juridique ») du ministère de la justice américain, la question de savoir si un engagement spécifique, comme les frappes en Iran constitue une « guerre » à des fins constitutionnelles « nécessite une évaluation spécifique de la nature, de la portée et de la durée anticipée des opérations militaires prévues ».
Comme le rapporte le New York Times, les élus démocrates ont sévèrement critiqué cette décision du président américain. « Le président Trump a trompé le pays sur ses intentions, n’a pas demandé au Congrès l’autorisation de recourir à la force militaire et risque d’entraîner les Etats-Unis dans une guerre potentiellement désastreuse au Moyen-Orient », a déclaré le chef des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, estimant que M. Trump « porte la responsabilité totale de toutes les conséquences négatives qui pourraient découler de son action unilatérale ».
Le sénateur Chuck Schumer a pour sa part exhorté à voter immédiatement une législation qui exigerait une autorisation explicite du Congrès pour l’utilisation de la force militaire, rapporte le quotidien américain. Le démocrate Jim Himes, de son côté, a jugé la décision « inconstitutionnelle », faisant valoir qu’il était « impossible de savoir (…) si [ces frappes] conduiront à une nouvelle escalade dans la région, à des attaques contre nos forces », et à une implication américaine plus grande dans la guerre au Moyen-Orient.
L’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez a, pour sa part, estimé sur les réseaux sociaux que cette décision était « absolument et clairement un motif de destitution », déclarant que M. Trump avait « risqué, de manière impulsive, de lancer une guerre qui pourrait nous piéger pendant des générations ».