

Son projet a changé la vie de millions de personnes. L’Italienne Sofia Corradi, créatrice du programme européen d’échange étudiant Erasmus, est morte à Rome à l’âge de 91 ans, ont rapporté, samedi 18 octobre, les médias italiens.
Sa famille, qui a annoncé son décès selon les médias, a décrit l’universitaire comme une femme « d’une grande énergie et d’une grande générosité intellectuelle et émotionnelle ».
Professeure de pédagogie à l’université Rome 3, Mme Corradi – surnommée « Mamma Erasmus » – a obtenu pendant ses études une prestigieuse bourse Fulbright américaine qui l’a conduite à l’université Columbia de New York, où elle a obtenu une maîtrise en droit.
Son diplôme américain n’ayant pas été reconnu par le système éducatif italien à son retour, elle a proposé un programme d’échange, qu’elle a finalement lancé dans l’Union européenne (UE) en 1987. Quelque 16 millions d’étudiants ont participé au programme depuis lors, selon le site internet d’Erasmus. Le programme, géré par l’UE, promeut une coopération plus étroite entre les universités et les établissements d’enseignement supérieur à travers l’Europe.
« Des millions d’étudiants lui doivent un morceau de vie et un horizon »
Sofia Corradi a raconté en 2018 que l’idée du programme, née pendant la guerre froide, était sa « mission pacifiste personnelle ».
L’universitaire née et morte à Rome a mené des recherches sur le droit à l’éducation pour la Commission des droits de l’homme des Nations unies, l’Académie de droit international de La Haye et la London School of Economics (LSE).
Pour le ministre des affaires étrangères italien, Antonio Tajani, qui lui attribue « la naissance de la Génération Europe », elle « a inspiré la vie de millions de jeunes qui ont voyagé, étudié et embrassé différentes cultures ».
« Elle avait rêvé d’une jeunesse européenne qui se rencontre et s’enrichit de ses différences. Des millions d’étudiants lui doivent un morceau de vie et un horizon », a réagi le président français Emmanuel Macron sur X. « Des générations de jeunes Européens lui disent merci », a renchéri le ministre délégué aux affaires européennes, Benjamin Haddad.