La coalition au pouvoir en Allemagne est parvenue à trouver un accord sur un budget

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Le ministre allemand des finances Christian Lindner serre la main du chancelier allemand Olaf Scholz, à la fin d’une conférence de presse, après que les trois partis de la coalition au pouvoir en Allemagne ont conclu un accord sur le budget 2025, à Berlin, le 5 juillet 2024.

De part et d’autre du Rhin, les mêmes causes n’ont pas produit les mêmes effets. Alors que les partis au pouvoir à Paris et Berlin ont été aussi sévèrement sanctionnés le 9 juin lors des élections européennes, Olaf Scholz est bien moins fragilisé qu’Emmanuel Macron. D’abord parce que l’appel à des législatives anticipées, lancé au soir du 9 juin par une partie de l’opposition conservatrice, a fait long feu. Ensuite parce que M. Scholz est parvenu, vendredi 5 juillet, à trouver un accord sur le budget 2025 avec ses partenaires écologistes et libéraux. Autrement dit, à sauver sa coalition.

Ces dernières semaines, les négociations ont été intenses entre le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier allemand et les deux autres composantes de sa majorité, les libéraux-démocrates (FDP) du ministre des finances Christian Lindner et les Verts du vice-chancelier et ministre de l’économie Robert Habeck. Ce n’est que vendredi, à 5 heures, que les trois hommes ont achevé leurs tractations, avant de présenter à la presse, à la mi-journée, le fruit de leur compromis.

Comme l’exigeait M. Lindner, le projet de budget respecte l’exigence du « frein à l’endettement », cette disposition inscrite dans la Constitution depuis 2009 et qui limite à 0,35 % le déficit structurel annuel de l’Etat fédéral. Mais il vise également à stimuler la croissance. Grâce à des allègements fiscaux pour les entreprises du secteur recherche et développement ainsi que pour les retraités qui cumulent leur pension et une autre activité, mais également à travers des mesures d’incitations à destination des chômeurs de longue durée pour qu’ils trouvent un emploi, le gouvernement allemand espère relancer une croissance actuellement en berne. Alors que celle-ci était jusque-là estimée à 1 % pour 2025, M. Scholz espère que, grâce à ces différentes mesures, elle sera de 1,5 % et de 1,6 % pour les quatre années suivantes.

Milieux économiques peu enthousiastes

Les chiffres sont une chose. Mais vendredi, face à la presse, le chancelier allemand a surtout tenu à délivrer un message politique. L’Allemagne, a-t-il insisté, se veut un « pôle de stabilité » au milieu d’un monde en crise. « C’est avec inquiétude que j’attends le résultat des élections législatives en France, après les poussées récemment enregistrées par les partis d’extrême droite aux Pays-Bas, en Belgique et en Scandinavie », a déclaré M. Scholz vendredi à Berlin.

Evoquant les législatives françaises et la campagne présidentielle aux Etats-Unis, M. Habeck a souligné que le gouvernement allemand a tenu à « ne pas prendre les choses à la légère en cette période troublée mais veut faire de l’Allemagne un pays incarnant à la fois stabilité et fiabilité sur le continent européen ».

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