Kamala Harris fait entendre ses nuances après une rencontre avec Benyamin Nétanyahou

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Benyamin Nétanyahou et Kamala Harris, à Washington, le 25 juillet 2024.

La réception à la Maison Blanche du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, par le président Joe Biden, puis par sa vice-présidente, Kamala Harris, jeudi 25 juillet, a donné un aperçu de l’exercice qui attend cette dernière depuis qu’elle est sur le point de devenir la candidate démocrate à la présidentielle du 5 novembre. Il s’agit de faire entendre sa voix sans trop s’écarter d’un bilan dont elle également comptable.

La tâche est d’autant plus délicate que Joe Biden a jusqu’à présent perdu sur tous les tableaux dans sa gestion de la guerre dévastatrice conduite par l’Etat hébreu à Gaza après les massacres de civils israéliens par le Hamas, le 7 octobre 2023. Le président des Etats-Unis n’a pas été en mesure de s’opposer au jusqu’au-boutisme de M. Nétanyahou, poursuivant depuis des mois, en vain, la quête d’un cessez-le-feu assorti de la libération des otages israéliens capturés il y a près de dix mois.

Cette impuissance n’a cessé d’exaspérer une partie de l’électorat dont son camp aura cruellement besoin pour l’emporter face à son adversaire républicain, Donald Trump, particulièrement dans des Etats cruciaux, comme le Michigan.

Dans la courte intervention qu’elle a consacrée, seule, à son entretien avec Benyamin Nétanyahou, Kamala Harris s’est tenue à distance de la complicité à laquelle Joe Biden avait sacrifié un peu plus tôt, dans le bureau Ovale, selon un rituel bien établi. Il recevait un responsable qui n’a pourtant rien fait pour lui faciliter la tâche et qu’il s’était jusqu’à présent gardé de convier à la Maison Blanche.

« A Gaza, la mort d’un trop grand nombre de civils innocents »

Après avoir rappelé l’engagement de son pays aux côtés de l’Etat hébreu, Kamala Harris a assuré qu’« Israël a le droit de se défendre », mais « la manière dont il le fait est importante », se disant « gravement préoccupée par l’ampleur des souffrances humaines à Gaza, notamment par la mort d’un trop grand nombre de civils innocents ». Elle a énuméré « les images d’enfants morts et de personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l’abri, parfois déplacées pour la deuxième, troisième ou quatrième fois ».

« Nous ne pouvons pas détourner le regard face à ces tragédies, nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance, et je ne resterai pas silencieuse », a assuré la vice-présidente tout en se montrant pressante à propos des négociations en cours pour un cessez-le-feu. « Comme je viens de le dire au premier ministre Nétanyahou, il est temps de conclure cet accord », a-t-elle déclaré.

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