
Chez lui, aux Etats-Unis, les opposants manifestent sous le slogan « No King », mais en Europe rien n’est trop beau pour flatter l’ego de Donald Trump. C’est donc dans les appartements royaux de Huis ten Bosch, le palais du roi des Pays-Bas, que le président des Etats-Unis a passé la nuit du 24 au 25 juin, seul chef d’Etat participant au sommet de l’OTAN à La Haye à avoir droit à cet honneur. Pendant qu’il prenait le petit déjeuner avec le roi Willem-Alexander, les 31 autres dirigeants, à l’hôtel, ont espéré très fort que cet apparat l’ait mis de belle humeur pour affronter leur session plénière.
Il n’y en a qu’une, heureusement. Car tout a été prévu pour restreindre les risques de dérapage de la part de ce partenaire aussi irascible qu’imprévisible. Une seule réunion plénière, contrairement au rituel des sommets. Un seul dîner, offert par le roi et la reine, avec conjoints − la formule idéale pour éviter les sujets qui fâchent. La présence du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait l’objet de longues tractations : beaucoup d’Etats membres y tenaient, mais sa participation risquait d’irriter le président Trump. Il a finalement été associé au dîner royal, plus anodin.
S’est posée aussi l’épineuse question de la mention de la Russie dans la déclaration finale. En 2024, le communiqué du sommet de Washington qualifiait le pays de Vladimir Poutine de « menace la plus importante ». C’était du temps de Joe Biden ; en 2025, ce vocabulaire ne sied plus à la Maison Blanche.
Jusqu’où faut-il aller pour ménager un président des Etats-Unis qui ne fait aucun mystère de son dédain pour ses partenaires européens ni de la détestation que lui inspire l’Union européenne (UE) ? Confrontés à ce casse-tête depuis cinq mois, les dirigeants du Vieux Continent ont choisi de courber l’échine pour éviter la rupture. Jusqu’ici, la méthode n’a pas été couronnée de succès.
Il vous reste 67.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.