Joseph Akaravong, militant laotien réfugié en France, victime d’une tentative d’assassinat à Pau : quatre gardes à vue

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Photo postée sur le compte Facebook de Joseph Akaravong, le 16 juin 2025.

Après la tentative d’assassinat samedi à Pau d’un Laotien, militant politique réfugié en France selon une ONG, le parquet a annoncé, mercredi 18 juin, que quatre personnes ont été placées en garde à vue. Samedi 14 juin vers midi, Joseph Akaravong a été victime d’une attaque au couteau sur un boulevard. Ayant reçu trois coups, dont un au niveau du cou, il a été hospitalisé et son état s’est depuis « stabilisé », selon le procureur de la République de Pau, Rodolphe Jarry.

Le parquet a ouvert une enquête pour tentative d’assassinat, confiée au service de police judiciaire de Bayonne. Le principal suspect, qui avait pris la fuite après les faits, a été interpellé à Nîmes, mardi, et placé en garde à vue, comme l’avait annoncé le quotidien La République des Pyrénées. Dans le même temps, « trois autres personnes dont l’éventuelle implication dans les faits devra être éclaircie » ont également été placées en garde à vue, précise le procureur dans un communiqué.

Joseph Akaravong avait annoncé lui-même son agression sur les réseaux sociaux, comme l’avait repéré la radio Ici.

Un militant réfugié en France après avoir dénoncé la corruption

Selon un communiqué de l’ONG thaïlandaise Manushya Foundation, ce militant politique du Laos est réfugié en France, où il a obtenu l’asile depuis 2022, après avoir quitté son pays quatre ans auparavant. Il y dénonçait des violations des droits de l’homme et accusait le gouvernement de corruption, à l’origine selon lui, de l’effondrement d’un barrage à l’été 2018.

« Il n’a jamais cessé de militer via sa page Facebook, suivie par plus de 600 000 personnes », déclare Emilie Palamy-Pradichit, fondatrice de l’ONG Manushya, décrivant la victime comme un « journaliste citoyen », parmi les « voix les plus influentes des Laotiens à l’étranger ». Il vivait jusque-là dans la plus grande discrétion à Pau, selon elle.

Menacé et attaqué en ligne régulièrement, Joseph Akaravong est une « cible du gouvernement laotien depuis longtemps », affirme cette avocate spécialiste des droits de l’homme, « choquée » qu’il ait pu être attaqué en France.

Selon l’ONG, Joseph Akaravong a été pris pour cible alors qu’il se trouvait en compagnie d’une autre activiste laotienne, également exilée en France « après une peine de cinq ans de prison au Laos pour avoir critiqué le gouvernement sur Facebook ». « La France et les démocraties européennes doivent réagir, l’impunité ne peut pas traverser les frontières », estime encore Emilie Palamy-Pradichit.

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L’enquête menée par le parquet de Pau vise à déterminer « l’implication des personnes interpellées mais aussi le contexte et les motivations », a souligné le procureur de la République de Pau, sans confirmer un mobile politique à ce stade des investigations.

Le Monde avec AFP



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