Joe Biden promet une transition « pacifique et ordonnée », les démocrates contraints à mener une douloureuse introspection

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Le président américain, Joe Biden, à la Maison Blanche, le 7 novembre 2024.

Etonnante sérénité. Peu avant midi, jeudi 7 novembre, deux jours après l’élection présidentielle à laquelle il avait renoncé à participer en juillet, Joe Biden a prononcé une allocution dans le Rose Garden de la Maison Blanche. On ne l’avait pas vu depuis la victoire de Donald Trump, mais son nom se trouvait au cœur des discussions, à gauche, sur les raisons de l’échec de Kamala Harris. Comme sa vice-présidente la veille, Joe Biden a brillé dans la défaite. Il a promis « une transition pacifique et ordonnée », en contraste évident avec 2020 et la tentative de coup d’Etat multiforme menée alors par Donald Trump, pour renverser le résultat de l’élection présidentielle.

« Je l’ai dit à de nombreuses reprises, vous ne pouvez pas aimer votre pays seulement quand vous gagnez, a dit Joe Biden. Vous ne pouvez pas aimer votre voisin seulement lorsque vous êtes tous les deux d’accord. » Le président s’est entretenu par téléphone avec celui qui sera son successeur à la Maison Blanche. Il a rendu hommage à la « campagne inspirante » de Kamala Harris et a souligné son caractère de fer. Joe Biden a aussi profité des circonstances pour balayer les thèses conspirationnistes sur les fraudes électorales, au cœur du mouvement trumpiste depuis quatre ans. « J’espère aussi qu’on peut mettre un terme définitif à la question sur l’intégrité du système électoral américain, a dit le président. Il est honnête, il est juste, et il est transparent. Et on peut lui faire confiance, en cas de victoire comme de défaite. »

La partie la plus attendue de son discours a concerné ses propres leçons de ce scrutin. Joe Biden a voulu adresser un message à la fois optimiste et emprunt d’autosatisfaction à l’attention des militants démocrates. « N’oubliez pas tout ce que nous avons accompli, a-t-il dit. Ce fut une présidence historique, non pas parce que je suis président, en raison de tout ce que nous avons fait. » Joe Biden a dû reconnaître, en creux, un décalage entre les investissements dans l’avenir du pays, qui se concrétiseront « au cours des dix prochaines années », et la perception immédiate des classes populaires. « On verra la réalisation des travaux d’infrastructures pour plus de mille milliards de dollars, changeant la vie des communautés rurales, des communautés qui connaissent des difficultés réelles », a précisé le président. « Vous savez, nous laissons derrière nous la plus forte économie du monde, ajouta-t-il. Je sais que les gens souffrent. Mais les choses changent rapidement. » Pas assez pour gagner les élections en 2024.

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