

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a exhorté, mercredi 9 avril, les Français à ne pas se rendre en Iran et ceux qui y sont de passage à quitter son territoire, en raison du risque de détention arbitraire.
« Je profite de mon passage médiatisé devant cette commission pour appeler l’ensemble de nos compatriotes, de nos ressortissants, à ne pas se rendre en Iran et à l’ensemble de nos ressortissants qui sont aujourd’hui de passage en Iran, à revenir en France, à quitter le territoire pour ne pas prendre le risque d’être détenus arbitrairement ou d’être retenus otage à leur tour », a déclaré Jean-Noël Barrot devant la commission des affaires étrangères du Sénat.
Il n’a pas précisé combien de Français étaient actuellement en Iran mais la France déplore régulièrement que certains continuent de s’y rendre, notamment pour y faire du tourisme, en dépit des mises en garde.
« Diplomatie des otages »
Le ministre a rappelé que deux Français que Paris considère comme des « otages d’Etat » étaient toujours prisonniers en Iran. Les diplomates s’efforcent de les faire libérer depuis plus deux ans. Cécile Kohler et Jacques Paris sont détenus depuis mai 2022 pour « espionnage » dans des conditions extrêmement dures, à l’isolement, dans la prison d’Evin de Téhéran. Ils n’ont pas reçu de visite consulaire depuis plus d’un an.
La semaine dernière, Jean-Noël Barrot avait annoncé que Paris allait « prochainement » porter plainte contre l’Iran devant la Cour internationale de justice (CIJ) « pour violation du droit à la protection consulaire ».
Il a précisé mercredi que la plainte était toujours en cours de préparation. Le 3 avril dernier, Christophe Lemoine, le porte-parole de son ministère, avait reconnu pour sa part que la procédure pourrait être « très longue ».
Cécile Kohler et Jacques Paris sont officiellement les deux derniers Français détenus en Iran. Olivier Grondeau, qui était détenu depuis octobre 2022, a été libéré le 17 mars. Une vingtaine d’Occidentaux sont détenus en Iran, accusé par les chancelleries européennes et des ONG de pratiquer une « diplomatie des otages ».