

Trente ans. Trente ans que l’organisation bouddhiste Ogyen Kunzang Chöling (OKC) est identifiée comme une secte par les deux pays dans lesquels elle est principalement implantée, la Belgique et la France. Et vingt-huit ans que les premières plaintes pour maltraitances et viols envers des enfants sont tombées, là aussi dans les deux pays. Pourtant, l’homme visé par ces accusations, Robert Spatz, 81 ans, vit toujours entouré d’une dizaine de disciples au sud de l’Espagne, dans une villa luxueuse de Malaga. C’est là qu’il pourrait enfin être arrêté dans les semaines qui viennent : début juin, le juge d’instruction du tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence a transmis une demande d’entraide judiciaire à l’Espagne. Laquelle pourrait aboutir à une convocation dans un tribunal local ou à un mandat d’arrêt. Et, peut-être, mettre un terme au calvaire des anciens enfants d’OKC.
« J’ai 43 ans et je fais encore des cauchemars de tout ça. » La gorge nouée, Catarina de Lencastre a du mal à dérouler le récit de son enfance. Serrant les lèvres, replaçant une mèche de ses cheveux bouclés, elle marque des pauses régulières. Longtemps réticente, elle accepte en ce début juin non seulement de parler, mais aussi de dévoiler son identité et de figurer en photo. Elle entend montrer qu’elle est « debout », malgré tout ce qu’elle a enduré à Château de soleils. C’est dans ce domaine de 120 hectares au nom poétique, niché dans les Alpes-de-Haute-Provence, près de Castellane, que Catarina de Lencastre a grandi.
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