« Il y aura un avant et un après Mendoza », promet le président de la Fédération française

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Florian Grill, responsable de la Fédération française de rugby lors d’une conférence de presse, le 16 juillet 2024, à Paris.

Ambiance gueule de bois à Marcoussis (Essonne), mardi 16 juillet. Perché sur un tabouret dans l’auditorium du siège de la Fédération française de rugby (FFR), où il tient une conférence de presse aux côtés de son vice-président Jean-Marc Lhermet, le président Florian Grill fait bonne figure, mais il doit bien l’admettre : « Oui, c’est une douche froide. Un coup de massue sur la tête. Je pense aux dizaines de milliers de bénévoles dans les clubs qui expliquent que le rugby construit, fait grandir, aide. Ce type de dérapages détruit tout le travail fait au quotidien. »

Les deux hommes rentrent à peine d’Argentine, où la tournée du XV de France a viré au cauchemar, les « valeurs de l’ovalie » ayant été mises à mal par « une succession d’affaires dramatiques » : les propos racistes – « Le premier arabe que je croise, je lui mets un coup de casque » – tenus dans une vidéo sur son compte Instagram par Melvyn Jaminet, immédiatement exclu du groupe et renvoyé en France, dimanche 7 juillet, puis la mise en examen pour « viol aggravé » d’Hugo Auradou et Oscar Jegou, vendredi 12 juillet, toujours détenus à Mendoza.

C’est dans cette ville de l’ouest du pays que les faits se sont déroulés, dans la nuit du 6 au 7 juillet. Les Bleus venaient de battre les Pumas (28-13), avant d’aller fêter cela au bar puis en discothèque et, pour certains, de s’affranchir des règles régissant la vie sociale des joueurs lors de ces tournées. « Il y a un cadre extrêmement précis depuis des années, a tenu à rappeler Florian Grill, fondé sur l’autonomie et la responsabilisation, qui prévoit que les joueurs puissent sortir en groupe, avec des joueurs un peu plus « seniors » chargés de prévoir des taxis et de faire rentrer tout le monde en même temps, ce qui a été fait par le capitaine Baptiste Serin. Un certain nombre de joueurs ont décidé de ne pas respecter le cadre. »

« Enjeu de survie »

« Il y aura un avant et un après Mendoza, on va changer les règles », promet le président, qui ne souhaite pas pour autant cloîtrer les joueurs à l’hôtel : « On doit être capable à la fois d’avoir un minimum de soupapes qui sont nécessaires et font partie de l’esprit du jeu et, en même temps, d’accepter un principe de responsabilité et de sanctions. »

Les deux affaires argentines qui secouent le rugby français sont l’occasion pour Florian Grill de marteler un discours volontariste et de vanter son action à la tête de la FFR : « Depuis notre arrivée il y a un an, nous avons décidé de prendre les dossiers des violences et des addictions à bras-le-corps », affirme celui qui avait succédé en juin 2023 à Bernard Laporte, lequel prend un petit taquet au passage : « Jusqu’ici, on mettait la poussière sous le tapis. »

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