
La conviction selon laquelle l’immigration augmente la criminalité est l’une des idées reçues parmi les plus ancrées et les plus anciennes dans l’opinion publique, tant aux Etats-Unis qu’ailleurs. Ce mythe, né il y a plus d’un siècle, perdure malgré de nombreuses preuves du contraire.
Cette perception est entretenue par des figures politiques comme Donald Trump, qui en ont fait un axe central de leurs campagnes. Dès l’annonce de sa première candidature, en juin 2015, il a associé immigration et criminalité, affirmant, notamment : « Lorsque le Mexique nous envoie ses ressortissants, il n’envoie pas les meilleurs… Il envoie ceux qui nous amènent la drogue, le crime. » Au fil des ans, il a intensifié cette rhétorique, qualifiant l’immigration de menace pour la sécurité publique. Lors de sa dernière campagne, au cours d’un meeting à Waunakee, dans le Wisconsin, le 1er octobre 2024, il a déclaré : « L’épidémie de criminalité des migrants est la pire chose qui soit arrivée à notre pays en cinquante ans. »
Et cela s’avère efficace politiquement : selon un sondage de septembre 2024 du Pew Research Center, l’immigration et la criminalité comptaient parmi les trois principales priorités des électeurs de Trump, juste après l’économie. Mais que disent les chiffres ?
Fossé entre perception et réalité
Les études sur le sujet montrent qu’il n’y a pas de lien de cause à effet entre l’immigration et la hausse de la criminalité. Des études menées aux Etats-Unis, anciennes et récentes, ainsi que des analyses sur l’Italie et le Royaume-Uni, confirment que l’immigration n’a pas d’impact significatif sur les taux de criminalité.
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