Google met fin à ses programmes pour la diversité, après d’autres grandes entreprises

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Le campus Google de Mountain View (Californie), en août 2024.

Après Disney, McDonald’s, Ford, Meta et de nombreuses autres grandes entreprises américaines, Alphabet, maison mère de Google a mis fin, mercredi 5 février, à ses programmes conçus pour favoriser la diversité dans les recrutements. Avec cette décision, la société s’aligne ainsi avec le gouvernement de Donald Trump. Dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche, le président avait signé un décret exécutif déclarant « illégaux » les programmes et politiques de « DEI » (pour « diversité, équité, inclusion ») au sein de l’Etat fédéral.

Le géant des technologies a publié mercredi son rapport annuel pour les investisseurs, et cette phrase, présente depuis 2021, a disparu : « Chez Alphabet, nous nous engageons à prendre en compte la diversité, l’équité et l’inclusion dans tout ce que nous faisons et à développer une main-d’œuvre représentative des utilisateurs que nous servons. » Contacté par l’Agence France-Presse, Google a confirmé ne plus avoir d’objectifs d’embauche liés à la représentation de différents groupes de personnes.

« Nous nous sommes engagés à créer un lieu de travail où tous nos employés peuvent réussir et bénéficier de l’égalité des chances », a commenté un porte-parole de Google. « Nous avons mis à jour la formulation dans notre [rapport annuel] pour refléter cette volonté, et en tant que sous-traitant fédéral, nos équipes évaluent également les changements requis à la suite des récentes décisions de justice et des décrets sur ce sujet », a-t-il précisé.

Alphabet emploie plus de 183 000 personnes dans le monde. D’après son rapport de 2024 sur la diversité, le groupe californien compte 34 % de femmes et 5,7 % d’employés noirs, contre 32 % et 3,7 % en 2020.

Apple reste attaché aux programmes de « DEI »

Les programmes de « DEI », héritage du mouvement des droits civiques des années 1960 aux Etats-Unis, ont pour but de promouvoir l’égalité des chances en tenant compte, notamment dans le processus de recrutement, de critères tels que l’origine ethnique, le genre, le handicap, l’orientation sexuelle ou encore un engagement militaire passé. Mais ces notions font enrager la droite américaine depuis des années, et l’élection de Donald Trump a délié les langues, même dans la Silicon Valley. Mi-janvier, sur un podcast conservateur, le patron de Meta Mark Zuckerberg a déclaré : « Je pense qu’une grande partie de notre société est devenue (…) castrée, en quelque sorte, ou émasculée. »

Les sociétés américaines ayant choisi de revenir en arrière ces deux dernières années évoquent un arrêt de la Cour suprême en 2023, qui a mis fin aux mesures de discrimination positive dans les admissions universitaires. Mais toutes ne prennent pas cette direction. Début janvier, le conseil d’administration d’Apple s’est prononcé contre une proposition d’actionnaires visant à mettre fin aux programmes de « DEI ».

Le Monde avec AFP

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