
Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a annoncé, vendredi 21 novembre, le lancement d’un plan « zéro portable » pour rendre six établissements pénitentiaires « complètement étanches » aux téléphones mobiles.
Ce plan d’expérimentation commence « dès aujourd’hui », a assuré le garde des sceaux, lors d’une visite de la prison de la Santé, à Paris. Une enveloppe de 29 millions d’euros y est consacrée, a précisé le directeur de l’administration pénitentiaire, Sébastien Cauwel. « Plus de 5 500 détenus seront concernés », a-t-il précisé.
Les six prisons choisies sont celles de la Santé, d’Arras, de Dijon, de Toulouse, de Toulon et de Rennes. Dans certaines d’entre elles, l’envoi de téléphones ou de drogue est « un sport quotidien », a déclaré M. Darmanin, ajoutant que « 80 000 » téléphones portables avaient été saisis dans les établissements pénitentiaires en 2024. Les travaux de sécurisation seront effectués « en moins de six à sept mois », a précisé le ministre.
Mille agents pénitentiaires recrutés en 2026
Pour assurer cette étanchéité, des scanners et des portiques à ondes millimétriques seront installés car il était, selon le ministre, « plus compliqué de prendre l’avion que d’entrer dans une prison ». Le coût des systèmes de brouillage, « extrêmement efficaces », est évalué « entre 4 et 5 millions d’euros par établissement ». La couverture des cours de promenade, pour empêcher les jets de téléphones, sera, par ailleurs, achevée en 2026. L’objectif est ensuite de généraliser ce dispositif à l’ensemble des établissements pénitentiaires.
Ce « réarmement de la sécurité » s’inscrit dans la continuité de réformes inspirées de la « “loi antimafia” italienne [pour] lutter contre la récidive » et doit, notamment, « empêcher des chefs de réseau de commander des assassinats » de leur cellule, a expliqué M. Darmanin.
Le ministre a également annoncé le recrutement de 1 000 agents pénitentiaires supplémentaires l’année prochaine, précisant que c’était « le plus fort recrutement de toutes les administrations ».
