

Lundi soir, un peu après 20 h 20, le portable de Christophe Naegelen, le député LIOT des Vosges, s’est mis soudainement à sonner sans interruption. Il l’ignorait, mais son nom venait tout juste d’être cité par Gérald Darmanin, lors de son intervention au journal de 20 heures de TF1. Le garde des sceaux s’était invité à la télévision pour faire le point sur l’enquête qui avait conduit à l’interpellation de 25 personnes (dont cinq détenus), quinze jours après les attaques coordonnées contre une dizaine d’établissements pénitentiaires. Mais le ministre était venu aussi annoncer une proposition choc, pour le moins inattendue : faire payer aux détenus des frais d’incarcération, dans le but d’améliorer les conditions de travail des surveillants. Or Christophe Naegelen avait justement déposé le 11 mars une proposition de loi (numéro 1059) visant « à instaurer une contribution forfaitaire et obligatoire des détenus condamnés et incarcérés ». Restait à trouver un poids lourd politique pour porter le texte. C’est désormais chose faite.
« Aujourd’hui, le fonctionnement de nos prisons coûte 10 millions d’euros par jour, quasiment quatre milliards d’euros par an. Les détenus doivent contribuer aux frais d’incarcération », a justifié Gérald Darmanin sur le plateau de TF1. Et pour désamorcer d’éventuelles critiques, le garde des sceaux s’est tout de suite empressé de préciser que ce ne serait qu’un simple retour à une situation antérieure. « Jusqu’à 2003, les détenus participaient aux frais d’incarcération. Comme il y a un forfait hospitalier, il y avait un forfait de présence dans la prison », a-t-il précisé, ajoutant qu’il compte bien désormais rétablir ce forfait.
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