face au retour du discours de l’« efficience », la crainte de nouvelles économies

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Le centre hospitalier régional de Metz-Thionville, à Mercy (Allier), le 24 janvier 2025.

Efficience, efficience, efficience… La petite musique, que les hôpitaux connaissent bien, résonne de nouveau à la tête de l’Etat, et elle ne manque pas d’inquiéter dans les rangs hospitaliers. Il n’y a plus de doute, le fond de l’air a changé. Au sortir de la crise sanitaire due au Covid-19 et du « quoi qu’il en coûte », les pouvoirs publics avaient promis de reléguer aux oubliettes les politiques de contraintes budgétaires avec ces fermetures de lits qui en ont constitué la face la plus visible. La page est-elle en train de se tourner ?

Alors que l’horizon budgétaire se durcit et que l’exécutif est à la recherche d’économies tous azimuts, la crainte d’un retour aux vieilles recettes se fait de plus en plus forte, avant même l’ouverture des débats du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. Il faut dire que les signaux se multiplient, à entendre les responsables d’établissement.

Une circulaire budgétaire adressée par le premier ministre, François Bayrou, aux directrices et directeurs des agences régionales de santé, n’est pas passée inaperçue. Dans ce courrier, en date du 23 avril, le message est clair : il est temps de « relancer une démarche d’efficience et de performance » dans les établissements de santé. Le déficit des hôpitaux publics s’est « nettement aggravé depuis 2019 », souligne-t-il. Il devrait s’élever à 3 milliards d’euros en 2024, selon les estimations provisoires de la Cour des comptes publiées le 26 mai (contre 1,9 milliard en 2023 ou 0,7 milliard en 2019). Du jamais-vu, qui appelle, selon les magistrats, des « mesures d’efficience ».

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