
Personne ne sait si Ekrem Imamoglu, en son for intérieur, a éclaté de rire du fond de sa cellule – ou hurlé sa consternation. Dix jours après la publication de son acte d’accusation pour lequel il encourt jusqu’à deux mille trois cent cinquante-deux années de prison selon le calcul du parquet, le maire d’Istanbul, rival et bête noire du président Recep Tayyip Erdogan, incarcéré depuis la mi-mars, n’a eu de cesse en tout cas de clamer son innocence et de fustiger une justice aux ordres.
Encore mercredi 19 novembre, par la voix de ses soutiens, le candidat désigné par la principale formation d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), à la prochaine élection présidentielle a fait parvenir un communiqué dans lequel il cite l’exemple de l’ancien premier ministre Adnan Menderes, pendu en 1961, après un procès expéditif mené par la junte militaire : « Les années passent, les générations changent ; la mentalité des coups ne change jamais. » Depuis son arrestation, le CHP qualifie les interventions et procédures contre lui et le parti comme autant de tentatives de coup d’Etat.
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