En Turquie, l’ampleur de la contestation et leur répression déstabilisent même le parti d’Erdogan

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Özgur Özel, chef du Parti républicain du peuple, principale formation d’opposition, lors d’un rassemblement de soutien au maire d’Istanbul arrêté, Ekrem Imanoglu, à Maltepe (Turquie), le 29 mars 2025.

Onze jours après l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal opposant et bête noire du président Recep Tayyip Erdogan, à la tête de la Turquie depuis 2003, la mobilisation n’a pas faibli, bien au contraire.

A Istanbul, ils étaient plusieurs centaines de milliers à avoir transformé, samedi 29 mars, l’immense parc de Maltepe, situé en bord de mer, sur la rive asiatique de la mégapole du Bosphore, en un fleuve rouge et blanc, les couleurs du drapeau turc. Un flux toujours grossissant, tout l’après-midi, d’hommes et de femmes, jeunes et moins jeunes, allant en direction de ce podium en plein air où Özgür Özel, le leader du Parti républicain du peuple (CHP), a harangué la foule pendant une heure et demie de sa voix chaude et rauque pour poursuivre, comme il dit, « la marche vers le pouvoir » et « écrire enfin l’histoire ».

D’un ton ferme, il a annoncé sous les applaudissements que la mobilisation du jour avait rassemblé près de 2,2 millions personnes. Une démonstration de force pour l’opposition qui, au-delà même de la querelle des chiffres, s’est déroulée dans un calme jamais atteint depuis le début des manifestations. Autorisé au dernier moment par le gouverneur d’Istanbul, ce grand raout qui a rassemblé tout ce que l’opposition compte de protestataires, des petits groupes anarchistes aux mouvements ultranationalistes, a offert un rare moment de légèreté après des jours et des nuits de tensions et d’affrontements avec la police.

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