En Serbie, après l’effondrement d’un auvent de la gare de Novi Sad, un deuxième ministre démissionne

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Des personnes rendent hommage aux quinze morts dans l’effondrement d’un auvent à la gare de Novi Sad, en Serbie, le 17 novembre 2024.

Deuxième membre du gouvernement serbe à quitter ses fonctions depuis l’effondrement d’un auvent de la gare de Novi Sad, le ministre du commerce, Tomislav Momirovic, a présenté sa démission mercredi 20 novembre. « Je remercie le président de la République serbe, Aleksandar Vucic, pour sa confiance », a-t-il ajouté dans une lettre publiée par la Radio-Télévision serbe (RTS).

Dans les heures qui ont suivi la démission de M. Momirovic, Jelena Tanaskovic, la directrice générale par intérim des infrastructures ferroviaires de Serbie, a présenté la sienne, selon les médias nationaux. Tomislav Momirovic était ministre de la construction sous le précédent gouvernement, au moment où avaient été lancés les travaux de rénovation de la gare de Novi Sad. Son successeur, Goran Vesic, avait démissionné le 4 novembre.

Les travaux étaient finis depuis quelques semaines lorsque l’auvent en béton du bâtiment s’est effondré le 1er novembre, tuant sur le coup quatorze personnes âgées de 6 ans à 74 ans, et en blessant trois autres. L’un des blessés a succombé dimanche à ses blessures, portant le bilan à quinze morts.

Soixante-dix personnes entendues, pas de mise en examen

Depuis l’accident, l’opposition et une partie de la population réclament la démission des responsables politiques et la publication des contrats signés avec les entreprises ayant participé aux travaux. Un consortium composé de quatre entreprises – deux chinoises, China Railway International et China Communications Construction ; une française, Egis ; une hongroise, Utiber –, était chargé de la rénovation. Aucune de ces entreprises n’a répondu aux demandes d’entretien de l’Agence France-Presse.

Les enquêteurs ont beau avoir entendu plus de 70 personnes depuis l’ouverture de l’enquête, personne n’a été arrêté ni mis en examen, attisant la colère des manifestants qui se rassemblent régulièrement depuis le 1er novembre. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés lors d’un rassemblement le 5 novembre à Novi Sad, dont certains sont encore en détention. Les arrestations ont ravivé la colère de l’opposition : plusieurs députés ont bloqué mercredi le parquet et les tribunaux de Novi Sad pour le deuxième jour consécutif, exigeant des progrès dans l’enquête.

Dans une déclaration à la presse mardi, le président serbe avait estimé que « personne n’a intentionnellement provoqué la tragédie, mais l’ignorance, l’incompétence et l’irresponsabilité ne peuvent absoudre personne », ajoutant qu’il était possible de porter « une responsabilité politique et morale même en étant totalement innocent ». Et annonçant « de nouvelles démissions – dans le gouvernement et ailleurs ».

Lire le décryptage (2023) : Article réservé à nos abonnés Les dérives du président serbe Aleksandar Vucic tolérées par les Européens

Le Monde avec AFP

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