En Italie, les déboires du ministre de la culture éclaboussent Giorgia Meloni

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Le ministre italien de la culture Gennaro Sangiuliano et son épouse Federica Corsini arrivent au Festival international du film de Venise, en Italie, le 27 août 2024.

La scène a eu lieu dans la soirée du 4 septembre au TG1, le journal télévisé du premier canal de la RAI, le plus regardé d’Italie. On y a vu Gennaro Sangiuliano, ministre de la culture de Giorgia Meloni, verser des larmes en révélant avoir eu une relation extraconjugale et demander pardon en direct à son épouse. Une séquence au parfum de télénovela qui a très vite pris une tournure politique quand le ministre a également demandé pardon à la cheffe du gouvernement post-fasciste. Gennaro Sangiuliano a expliqué avoir présenté sa démission à Giorgia Meloni, qui l’a refusée.

Depuis plusieurs jours, la presse relaie largement les publications de Maria Rosaria Boccia, une quadragénaire originaire de Pompei, qui soutient être une des proches collaboratrices du ministre. Problème : personne ne semble la connaître, du moins hors du cercle proche du ministre. Tout a commencé le 26 août. Sur son compte Instagram, Maria Rosaria Boccia publie un message dans lequel elle remercie M. Sangiulano de l’avoir nommée « conseillère du ministère pour les grands évènements ». Une information démentie à la télévision par le ministre, contraint de révéler en direct leur liaison.

Encore inconnue du grand public il y a quelques semaines, Maria Rosario Boccia, qui a travaillé dans l’organisation événementielle, en particulier dans le secteur de la mode, semblerait pourtant avoir eu des fonctions officielles, étant associée aux préparatifs du sommet des ministres de la culture du G7 prévu à la fin du mois à Pompéi.

Emoi sur les réseaux sociaux

Le tourbillon politico-sentimental dans lequel s’est plongé le ministre de la culture n’a pas manqué de faire remonter à la surface les sorties pour le moins maladroites dont il est coutumier. Il y a un an, lors de la remise du prix Strega, le principal prix littéraire, il avait avoué n’avoir lu aucun livre de la sélection dont il était pourtant membre du jury. En juin, intervenant d’un festival sur l’identité culturelle italienne en Sicile, le ministre avait assuré que Christophe Colomb avait entrepris sa circumnavigation en se basant sur les théories de Galilée… né soixante-douze ans plus tard.

Chaque bourde du ministre met en émoi les réseaux sociaux – comme lorsqu’il place Time Square à Londres – et conforte l’impression d’amateurisme qui entoure Giorgia Meloni. « Il est inconcevable que le ministre de la culture reste en poste un seul jour de plus », a tonné un éditorialiste de La Repubblica.

Visage du nouveau récit national que Giorgia Meloni ambitionne d’imposer, Gennaro Sangiuliano avait appelé à la création d’un « nouvel imaginaire italien » qui s’incarnerait notamment dans la remise en valeur d’un patrimoine classique contre une culture jugée trop majoritairement de gauche. « Dante Alighieri est le fondateur de la pensée de droite en Italie », n’a pas craint d’affirmer le ministre.

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