En Italie, Giorgia Meloni réagit aux propos racistes et antisémites des jeunes membres de son parti

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Après des semaines de silence, la présidente du conseil Giorgia Meloni s’est exprimée sur le scandale qui a fissuré l’image qu’elle avait voulu donner à son parti, Fratelli d’Italia. Après la parution d’une enquête vidéo en deux parties, les 13 et 26 juin, effectuée par le média en ligne Fanpage ayant montré que le racisme, l’antisémitisme et l’apologie du fascisme avaient libre cours dans les sections de jeunesse de sa formation, Mme Meloni a tenu à faire preuve de fermeté.

Dans une lettre publiée mardi 2 juillet, elle s’est dite « en colère et attristée » affirmant qu’il n’y avait pas de place pour des « prises de position racistes, antisémites, nostalgiques des totalitarismes du XXe siècle ou pour des manifestations de stupide folklore ». Après un dégagement emphatique sur la construction d’une alternative au « marais social-démocrate européen et occidental », Mme Meloni a déclaré : « Notre tâche est trop grande pour que ceux qui n’en ont pas compris la portée puissent la gâcher. »

Enregistrées en caméra cachée, les images de l’enquête montrent que les racines néofascistes de la droite méloniste sont toujours bien vivantes parmi les plus jeunes de ses représentants. Dans les deux reportages, des militants de la Gioventu nazionale (Jeunesse nationale, mouvement de jeunesse de Fratelli d’Italia) crient « Duce ! » le bras tendu, en référence au titre porté par Benito Mussolini et chantent des chansons à la gloire des Chemises noires. Le terrorisme d’extrême droite des années 1970 et 1980 fait aussi l’objet de propos élogieux de la part de ces militants tandis que fusent les imprécations contre les « nègres », les Arabes qu’il faudrait « brûler » et les juifs formant « une caste vivant de la rente de la Shoah ».

Génération censée être « désintoxiquée »

Dans un fragment de conversation enregistré par Fanpage, une sénatrice Fratelli d’Italia de confession juive, Ester Mieli, est évoquée avec ironie par une responsable de la Gioventu nazionale qui plaisante au sujet de croix gammées. A plusieurs occasions, des personnalités de premier plan de Fratelli d’Italia dont Arianna Meloni, la sœur de la présidente du conseil, sont filmées en train de rencontrer et d’interagir avec ces jeunes qui restent cependant présentables en leur compagnie.

Pour Giorgia Meloni, la polémique est d’autant plus dévastatrice que la jeunesse militante revêt pour elle une importance particulière. C’est dans ce monde qu’elle est née politiquement en 1992 à l’âge 15 ans, c’est là qu’elle s’est construite comme militante et qu’elle s’est affirmée comme cheffe. Elle ne manque pas une occasion de le rappeler avec une rhétorique exaltant le goût du combat idéologique et l’esprit de sacrifice.

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