en France, même le premier ministre dénonce la « soumission » de l’Union européenne face à Donald Trump

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Le premier ministre, François Bayrou, à Paris, le 15 juillet 2025.

« Soumission. » Dans la bouche de François Bayrou, le mot résonne particulièrement. En 2015, c’est dans un roman portant ce titre que Michel Houellebecq avait imaginé « le vieux politicien béarnais » devenir premier ministre d’un pays sous emprise islamique. Dix ans plus tard, le centriste, parvenu effectivement à Matignon, reprend le terme précis qui l’avait heurté, et le lance pour condamner l’accord conclu dimanche 27 juillet entre les Etats-Unis et l’Union européenne : « C’est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission », a écrit le premier ministre, lundi, sur le réseau social X.

« Soumission ». Avec cet anathème, François Bayrou marque un pas de côté politique. Eurodéputé de 1999 à 2002, toujours président du Parti démocrate européen, qu’il a cofondé, le premier ministre figure d’habitude parmi les défenseurs les plus fervents de l’Union européenne. Le voici qui accuse soudain sa figure de proue, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, d’avoir trahi sa mission, en acceptant que les produits européens exportés aux Etats-Unis soient soudain taxés à 15 %, sans que les importations américaines en Europe soient, elles, pénalisées.

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