vendredi, décembre 27FRANCE

En Espagne, un déferlement de témoignages anonymes d’agressions sexuelles suscite la controverse

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LETTRE DE MADRID

La militante féministe Cristina Fallaras, lors de la présentation de son livre « No publiques mi nombre » (« ne publie pas mon nom »), dans lequel elle compile des témoignages de victimes de violence sexuelle, à Madrid, le 13 novembre 2024.

Il y a cette jeune fille qui a subi les attouchements d’un vieil ami de la famille, cette autre qui a été violée par un cousin à l’âge de 10 ans. Il y a ces femmes qui ont enduré une exploration anale inexplicable chez le gynécologue ou un massage des seins par un ostéopathe insistant, et puis celles dont l’agresseur est un homme politique ou un réalisateur qu’elles disent « connu ». Il y a des cas de viols et d’abus sexuels, de mains aux fesses en discothèque, de frottements dans le métro, d’exhibitionnisme dans la rue, de harcèlement au bureau… Par centaines, par milliers même, des témoignages de femmes anonymes s’amoncellent sur la page Instagram de l’écrivaine et journaliste espagnole Cristina Fallaras.

Depuis plus d’un an, cette militante féministe de 56 ans, proche du parti de la gauche radicale Podemos, a décidé de faire de son réseau social, fort de 250 000 abonnés, un « espace sûr », selon ses propres mots, où les femmes peuvent s’épancher. Mme Fallaras, elle-même victime de violences sexuelles, publie tous les témoignages qu’elle reçoit, sous forme de captures d’écran, sans en changer une virgule. Elle ne s’interroge ni sur leur véracité, assumée comme une évidence, ni sur leur pertinence, laissant se mêler des histoires d’une grande violence à d’autres anodines, relevant au pire de la goujaterie.

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