

Le Sénat colombien a adopté mardi la réforme du droit du travail, mesure phare du président de gauche, Gustavo Petro, qu’elle avait rejetée en avril, avant de s’opposer, en mai, à sa tentative de la faire adopter par un référendum.
Les sénateurs ont approuvé, par 57 voix contre 31, le projet de loi, qui prévoit de ramener la fin de la journée de travail à 18 heures au lieu de 21 heures, d’étendre la sécurité sociale à certains travailleurs informels et de créer un fonds de pension pour les agriculteurs.
Après le rejet du texte, en avril, par la chambre haute du Parlement puis, le 15 mai, de la proposition gouvernementale d’organiser un référendum sur cette réforme, M. Petro, avait décidé par décret un référendum de 12 questions pour le 7 août.
Petro dénonce un « blocage institutionnel »
Mardi, il a affirmé que ce projet restait en vigueur tant que le Congrès n’aura pas adopté son projet de loi. La Cour constitutionnelle doit encore décider s’il peut légalement convoquer ainsi ce référendum.
Elu en 2022, le président Petro dénonce un « blocage institutionnel » visant à freiner ses propositions progressistes. De son côté, l’opposition affirme qu’il cherche en réalité à gagner des électeurs à gauche en vue de la présidentielle de 2026 à laquelle il n’a pas le droit de se représenter.
Le vote de mardi a eu lieu en l’absence de Miguel Uribe, sénateur de la principale formation de la droite, candidat depuis octobre à la présidentielle et grièvement blessé par trois balles lors d’un rassemblement de campagne à Bogota le 7 juin. Deux hommes ont été inculpés pour tentative d’homicide, selon le parquet.