En Allemagne, l’aéroport de Munich est une nouvelle fois fermé après une alerte aux drones

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Des passagers dorment sur des matelas gonflables à l’aéroport de Munich (Allemagne), le 4 octobre 2025.

L’aéroport de Munich (Allemagne) a interrompu son activité pour la deuxième nuit d’affilée, vendredi 3 octobre, après une nouvelle alerte aux drones. Berlin a dénoncé la « menace » que font peser ces survols sur la sécurité du pays. L’agence chargée de la sécurité du trafic aérien (DFS) outre-Rhin a « réduit et suspendu préventivement et jusqu’à nouvel ordre les opérations aériennes à l’aéroport de Munich en raison d’observations de drones non confirmées » à ce stade, a annoncé l’aéroport bavarois sur son site Internet.

Si la présence de drones en début de soirée n’a toujours pas été formellement attestée à ce stade, « deux identifications simultanées de drones par des patrouilles de police ont eu lieu peu avant 23 heures autour des pistes nord et sud », a précisé un porte-parole de la police à l’Agence France-Presse.

Vingt-trois vols qui devaient atterrir à Munich ont été déroutés et douze annulés, et 46 vols au départ de l’aéroport bavarois ont été annulés ou reportés, affectant 6 500 passagers au total, a recensé l’aéroport, disant espérer une reprise du trafic à 5 heures samedi matin. Des lits de camp et des victuailles ont été proposés aux passagers contraints de passer la nuit sur place.

Deuxième aéroport d’Allemagne, celui de Munich est le plus important au sein de l’Union européenne (UE) à être contraint de suspendre ses opérations, après des incidents similaires à ceux observés à Copenhague et à Oslo notamment.

Jeudi, déjà, plusieurs engins avaient été formellement identifiés, notamment à Erding, où l’armée dispose d’un aérodrome près de Munich, puis au-dessus de l’aéroport civil de la capitale bavaroise. La police avait déployé des hélicoptères sans toutefois être en mesure de quantifier précisément, de donner le type ou d’intercepter ces appareils. Ces observations avaient entraîné la fermeture de l’aéroport dans la nuit de jeudi à vendredi et l’annulation de plus de trente vols, avec près de 3 000 passagers bloqués et pris en charge sur place. Le trafic avait repris à l’aube avant cette nouvelle interruption dans la soirée.

La Russie pointée du doigt

L’Allemagne célébrait vendredi sa fête nationale, qui commémore l’intégration de la République démocratique d’Allemagne, née à l’époque soviétique, à la République fédérale en 1990.

Le ministre de l’intérieur allemand, Alexander Dobrindt, a dénoncé, vendredi auprès du journal Bild une « menace ». « A partir de maintenant, il faut abattre les drones au lieu d’attendre », a-t-il martelé. Le gouvernement du chancelier conservateur, Friedrich Merz, doit à cette fin débuter, mercredi, la révision des lois sur la sécurité aérienne. Jusqu’à présent seule la police, et non l’armée, a le droit d’abattre de tels engins.

Alors que ce type d’incidents se multiplient en Europe, les pays membres de l’UE soupçonnent la Russie d’être à l’origine de ces survols de sites sensibles. La Roumanie, qui a également subi une intrusion, et l’Estonie, qui a une frontière commune avec la Russie et où l’OTAN a intercepté en septembre trois avions de combat russes, ont clairement pointé du doigt Moscou, qui a rejeté les accusations.

Au Danemark, l’aéroport de la capitale, Copenhague, avait dû être fermé le 22 septembre, et d’autres aérodromes ainsi qu’une base militaire située dans le pays ont été survolés par des drones trois jours plus tard. L’origine des appareils reste inconnue, mais les autorités danoises incriminent également Moscou.

D’autres aéroports européens, en Norvège et en Pologne, ont récemment suspendu des vols en raison de la présence de drones non identifiés. Début septembre, Varsovie avait dénoncé l’incursion de dix-neuf engins dans son espace aérien, accusant elle aussi la Russie.

Ces récents incidents ont mis en évidence les lacunes de l’arsenal de l’Alliance atlantique face à la nouvelle menace que ces incursions représentent. Jeudi, les Vingt-Sept, réunis dans la capitale danoise à ce sujet, ont évoqué la mise en place d’un « mur » antidrones.

Écouter aussi Survol de drones : quelle réponse de l’OTAN ?

Le Monde avec AFP

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