Emmanuel Macron estime que l’UE n’a pas été assez « crainte » par les Etats-Unis et affirme que la France « n’en restera pas là »

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Emmanuel Macron, le président français, à son arrivée à la villa Borsig, maison d’hôtes du ministère des affaires étrangères allemand, à Berlin, le 23 juillet 2025.

« Pour être libres, il faut être craints. Nous n’avons pas été assez craints », a déploré Emmanuel Macron, mercredi 30 juillet, en conseil des ministres, selon des propos rapportés par des participants, au sujet de l’accord commercial conclu entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis.

Le président de la République a martelé que « la France a toujours tenu une position de fermeté et d’exigence [et qu’]elle continuera de le faire » dans la suite des discussions commerciales, ajoutant : « Ce n’est pas la fin de l’histoire et nous n’en resterons pas là. » L’UE peut obtenir de « nouvelles exemptions » durant les discussions qui auront lieu pour « formaliser » l’accord dans les détails, a-t-il relevé, appelant à « œuvrer sans relâche au rééquilibrage de[s] échanges, notamment dans les services ».

Le chef de l’Etat, rejoignant ses principaux homologues européens, a toutefois convenu que « les négociations [avaient] été menées dans des conditions difficiles » et que « l’accord [avait] le mérite d’offrir de la visibilité et de la prévisibilité à court terme ». « Il préserve les intérêts français et européens » sur des « filières exportatrices majeures » comme l’aéronautique, a déclaré Emmanuel Macron. L’UE a aussi « veillé » à ce qu’il n’y ait « aucune concession pour [ses] filières agricoles et aucune remise en cause de [son] autonomie réglementaire, de [ses] normes sanitaires et environnementales », a-t-il salué.

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Vives critiques et inquiétudes

Lors d’une rencontre en Ecosse, le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont conclu dimanche une hausse des droits de douane américains de 15 %, sur la plupart des produits européens importés aux Etats-Unis. Un moindre mal selon Bruxelles, pour éviter un chaos commercial.

Mais l’accord soulève des critiques à gauche comme à droite, y compris au sein du gouvernement et de la part de François Bayrou. « C’est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission », a écrit le premier ministre, lundi, sur le réseau social X.

Paris a également déploré, mercredi, les conditions dans lesquelles l’annonce de l’accord avait été faite, par un président américain triomphant. « Nous aurions préféré tous, gouvernement et président de la République, que cet accord ait lieu dans les conditions habituelles des négociations, c’est-à-dire dans un cadre officiel et pas dans un golf privé en Ecosse », a relevé la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, lors du compte rendu du conseil des ministres.

Les propos de M. Macron interviennent dans un climat d’inquiétudes en France pour plusieurs acteurs et filières économiques exportatrices, comme l’industrie pharmaceutique, les vins et spiritueux ou encore l’industrie agroalimentaire.

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Les discussions se poursuivent par filière. « On continue à négocier avec les Américains pour que si possible les spiritueux, peut-être le vin, d’autres secteurs soient exemptés. C’est un travail qui est en cours », a souligné le ministre de l’économie, Eric Lombard, mercredi sur RTL. Les acteurs économiques français dont l’activité pourrait être fortement touchée par les mesures tarifaires sont, par ailleurs, reçus mercredi après-midi à Bercy.

Le Monde avec AFP

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