Un million de dollars. C’est ce que pourront gagner chaque jour à la loterie les électeurs de Pennsylvanie ayant signé la pétition d’Elon Musk en faveur de la liberté d’expression et le droit de porter des armes, à condition qu’ils soient inscrits sur les listes électorales. Le milliardaire a remis son premier chèque à un heureux gagnant ébahi samedi soir 19 octobre, lors d’un de ses meetings à Harrisburg (Pennsylvanie).
Le propriétaire du réseau X (ex-Twitter) ne se contente pas de financer Donald Trump, de faire meeting commun avec son mentor. Il multiplie les rassemblements dans l’Etat de Pennsylvanie, clé pour l’issue de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, et sa dernière initiative suscite un tollé. Elle se situe aux limites de la loi, avec des méthodes qui s’approchent de l’achat de voix ou d’inscriptions électorales.
Le procédé rappelle les « machines politiques », ces organisations qui achetaient les votes de Chicago à New York il y a plus d’un siècle. Elon Musk va toujours plus loin et il finit par faire peur. Dans la campagne présidentielle, le patron de Tesla qui se dit libertarien a détrôné Donald Trump dans le rôle du « méchant », de l’homme dangereux à arrêter à tout prix. Sorte d’alter ego plus jeune, qui danse aussi mal que l’ancien président, mal à l’aise dans son corps, Elon Musk est adoré par les républicains et haï par les démocrates, auprès de qui il recueille respectivement 62 % et 6 % d’opinions positives selon un sondage réalisé en septembre pour NBC.
« Elon Musk est hors de contrôle », accuse dans une tribune au quotidien britannique The Guardian, l’ancien secrétaire au travail de Bill Clinton Robert Reich, qui lui reproche de « transformer rapidement son immense richesse en une immense source de pouvoir politique sans avoir à rendre des comptes ».
Curieux mélange
Un homme non élu a-t-il jamais eu autant de pouvoir aux Etats-Unis qu’Elon Musk ? Le natif d’Afrique du Sud est effectivement l’homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 250 milliards de dollars ; il influence l’agora mondiale avec son réseau X qui relaie ses idées aux confins de l’extrême droite et sert de haut-parleur à la campagne Trump ; il la finance à hauteur de 75 millions de dollars et va se faire confier, a annoncé Donald Trump, une « commission d’efficacité gouvernementale » chargée de mener « un audit financier » du gouvernement fédéral pour faire ensuite et « des réformes drastiques ». Il est parti dans une cabale contre la réglementation fédérale, accusée d’entraver le développement de sa firme SpaceX, leader du secteur spatial, et espère bien avoir des retours sous forme de contrats et d’allègements de réglementation si Donald Trump revient au pouvoir.
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