

Le président américain Donald Trump a fourni, mardi 29 juillet, une nouvelle version de sa rupture avec Jeffrey Epstein, affirmant que leur litige au début des années 2000 avait porté sur des employés de son spa de Mar-a-Lago, dont Virginia Giuffre, la jeune femme au cœur du scandale impliquant le prince Andrew.
La Maison Blanche assurait jusqu’à présent que Donald Trump avait chassé l’homme d’affaires de son club de Mar-a-Lago en Floride il y a une vingtaine d’années, après en avoir été très proche, pour s’être « comporté comme un tordu ». Les médias américains évoquaient pour leur part une rivalité sur l’acquisition d’une propriété immobilière en Floride.
Mais, parlant à des journalistes à bord de l’avion présidentiel Air Force One qui le ramenait d’Ecosse mardi, Donald Trump a développé une version sensiblement différente de cette rupture, déjà exposée lundi lors d’une rencontre avec le premier ministre britannique, Keir Starmer.
« Il a engagé des gens qui travaillaient pour moi et je lui ai dit “ne fais plus ça” et il l’a refait, alors je lui ai dit “ne remets plus les pieds ici” », a-t-il déclaré mardi, précisant qu’il s’agissait d’employés du spa. Interrogé pour savoir si ces employés étaient de jeunes femmes, Donald Trump l’a implicitement confirmé.
L’une d’entre elles était Virginia Giuffre, l’une des principales victimes du trafic sexuel de mineures dont était accusé Jeffrey Epstein, a-t-il reconnu en réponse à une question. « Je pense qu’elle travaillait au spa. Je pense qu’elle faisait partie de ces personnes. Oui, il l’a prise », a dit Donald Trump.
Virginia Giuffre, qui s’est suicidée en avril à l’âge de 41 ans, avait accusé le prince Andrew, frère cadet de l’actuel roi d’Angleterre, Charles III, de l’avoir agressée sexuellement alors qu’elle était mineure. Après avoir démenti, le prince avait conclu un accord à l’amiable avec elle en 2022.
L’avocat de Ghislaine Maxwell pose ses conditions
Par ailleurs, l’avocat de Ghislaine Maxwell, ex-compagne et complice de Jeffrey Epstein, qui purge une peine de vingt ans de prison pour trafic sexuel, a déclaré qu’elle envisageait de répondre à une commission parlementaire souhaitant l’auditionner le 11 août mais a fixé une série de conditions.
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Dans une lettre à l’élu républicain de la Chambre des représentants, James Comer, à l’initiative de cette démarche, son avocat, David Markus, exige une immunité pénale pour sa cliente.
« Mme Maxwell ne peut pas courir le risque de s’exposer davantage pénalement dans un contexte politiquement chargé sans immunité officielle », écrit-il, réclamant en outre qu’une éventuelle audition se tienne hors de sa prison en Floride et que les questions lui soient communiquées à l’avance.
De plus, l’avocat demande que l’audition se tienne après que la Cour suprême aura décidé de se saisir ou non du recours de Ghislaine Maxwell pour obtenir l’annulation des poursuites qui ont amené à sa condamnation, soit probablement pas avant plusieurs mois.
La mort de Jeffrey Epstein, retrouvé pendu dans sa cellule à New York le 10 août 2019 avant son procès pour crimes sexuels, a alimenté d’innombrables théories du complot selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes sur des personnalités de premier plan.
Donald Trump, qui pendant des mois a promis à sa base des révélations fracassantes sur ce dossier, subit un retour de flamme, y compris dans son propre camp, depuis que son gouvernement a annoncé début juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires.
Le ministère de la justice et le FBI, la police fédérale, ont conclu qu’il n’existait aucune preuve de l’existence d’une liste secrète de « clients » de Jeffrey Epstein et confirmé son suicide.