Trois jours après la découverte d’ossements d’Emile Soleil, garçonnet de 2 ans et demi disparu en juillet 2023 dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), le procureur d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, a expliqué mardi 2 avril, au cours d’une conférence de presse, que leur analyse n’avait pas permis de déterminer les causes de la mort de l’enfant. C’est la première fois que M. Blachon s’exprimait depuis qu’il a été saisi du dossier, le 18 juillet 2023.
Les fouilles lancées dimanche après la découverte macabre ont toutefois permis de retrouver « certains vêtements que portait » le garçonnet le jour de sa disparition, à savoir un tee-shirt, des chaussures et une culotte. Ces effets n’ont pas été trouvés au même endroit mais « éparpillés sur une dizaine de mètres », a expliqué le procureur, « à environ 150 mètres » de l’endroit où le crâne a été prélevé. « Ce lieu où a été découvert le cadavre peut être rejoint à pied à partir du bas du village en vingt-cinq minutes environ à marche d’homme », a précisé le procureur.
Alors qu’aucun autre ossement ni effet n’ont été trouvés, M. Blachon a affirmé qu’il n’était pas possible de savoir si les restes d’Emile Soleil avaient été déplacés. « A cette heure, nous ne pouvons affirmer si le corps d’Emile se trouvait d’ores et déjà dans la zone de recherches » au moment des fouilles qui ont immédiatement suivi sa disparition, cet été, selon M. Blachon. Ce dernier a rappelé que, si la zone avait été arpentée par les battues citoyennes, les équipes de recherches et les chiens, le terrain est escarpé et couvert d’une épaisse végétation en été. Les conditions météorologiques et les températures pourraient avoir « altéré l’efficacité des chiens pisteurs », a-t-il affirmé.
« Aucune hypothèse ne peut être privilégiée »
Les premières analyses des ossements retrouvés permettent d’affirmer, toujours selon le procureur, que le crâne de l’enfant présentait de « petites fractures et fissures post mortem », et portait « des morsures causées par un ou des animaux ». En revanche, « aucun trauma ante mortem n’a été observé » et « l’aspect des os et des dépôts permet d’affirmer qu’ils n’ont pas été enfouis », a-t-il encore précisé. Ces seules analyses ne permettant pas de déterminer la cause de la mort d’Emile, l’enquête se poursuit et « les fouilles ne sont pas terminées », a affirmé le procureur. « Entre la chute, l’homicide involontaire et le meurtre, aucune hypothèse ne peut être privilégiée plus qu’une autre. »
Les événements se sont précipités ces derniers jours, avec la découverte du crâne de l’enfant par une randonneuse samedi, deux jours seulement après la « mise en situation » – sorte de reconstitution des faits – organisée dans le Haut-Vernet, minuscule hameau de vingt-cinq habitants. Le procureur d’Aix-en-Provence a précisé qu’aucun lien objectif n’avait pu être établi entre les deux évènements.
Une centaine de gendarmes, dont des dizaines d’enquêteurs, avec parmi eux des anthropologues et des équipes cynophiles aidées de chiens spécialisés dans la détection de restes humains, vont poursuivre les recherches pour expliquer le décès de l’enfant. Le 8 juillet 2023, jour de sa disparition, le garçonnet venait d’arriver pour l’été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels.