des tarifs en hausse en 2024, mais pas au niveau de l’inflation

| 4 931

Combien vous coûtera votre banque en 2024 ? Selon les calculs du comparateur de tarifs bancaires Panorabanques, réalisés pour Le Monde sur cent deux établissements, il faut s’attendre à une hausse contenue des tarifs des banques de réseau. Ces derniers augmenteront en moyenne de 2,4 %, indique cette étude annuelle.

La précédente édition du baromètre, pour 2023, faisait état d’une quasi-stabilité des prix (+ 0,43 %), les banques s’étant engagées en 2022 auprès du gouvernement à modérer leurs tarifs pour ne pas trop peser sur le budget des particuliers.

« Les établissements se rattrapent un peu cette année, mais la hausse reste largement inférieure à l’inflation, car ils sont attentifs à ne pas détériorer leur image », souligne Adeline Moisiard, directrice marketing de Panorabanques. En octobre, la hausse des prix s’élevait à 3,4 % en rythme annuel, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

« Alors que les banques en ligne tendent à offrir des services à des prix très bas, voire gratuits, les banques traditionnelles répercutent davantage les augmentations de leurs coûts sur leurs clients », précise Julien Maldonato, associé chez Deloitte. BoursoBank, Fortuneo, Monabanq et BforBank trustent en effet les premières places de notre classement des banques les moins chères, avec des tarifs serrés – loin, très loin de ceux des réseaux.

Violente hausse des taux

« Bien que le secteur bancaire soit moins touché par l’inflation que d’autres industries, les réseaux ressentent la pression des coûts croissants, tels que les loyers et les dépenses énergétiques pour leurs agences, ainsi que la hausse des salaires », ajoute M. Maldonato. Autre facteur pesant sur les tarifs : l’augmentation des investissements des banques dans la lutte contre la fraude, souligne-t-il.

Infographie : Le Monde

Illustrations  : Filippo Fontana

Sources : Panorabanques

Mais, surtout, l’année 2023 aura été difficile à piloter pour les banques en raison de la très violente remontée des taux directeurs de la Banque centrale européenne, passés de – 0,5 % en juin 2022 à 4 % depuis septembre 2023. « La difficulté est de passer d’un régime de taux négatifs à un régime de taux plus élevés dans un temps aussi court », décrypte Ada Di Marzo, directrice générale du bureau de Paris du cabinet de conseil Bain & Company. « A terme, d’ici à un an ou deux, cette hausse des taux permettra aux banques de restaurer leur rentabilité. Mais, dans l’immédiat, elles doivent piloter finement leurs marges », poursuit-elle.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Epargne : comment profiter de la hausse des taux d’intérêt

Elles sont effectivement contraintes de mieux rémunérer les dépôts de leurs clients, puisque les taux d’intérêt ont augmenté. Mais, « parallèlement, elles doivent gérer un portefeuille important de crédits immobiliers consentis à des taux très bas il y a quelques années », ajoute M. Maldonato. Leurs revenus ne sont donc pas encore reconstitués.

Il vous reste 60% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source link