

Professeur de philosophie à l’université de Nantes, Denis Moreau a publié plusieurs essais dans lesquels il interroge le sens de la foi chrétienne dans une société sécularisée, notamment Comment peut-on être catholique ? (Seuil, 2018).
Dans Tous hérétiques ? Sur l’actualité de quelques débats chrétiens (Seuil, 336 pages, 23 euros), il s’intéresse à de vieilles hérésies chrétiennes, et estime qu’elles connaissent des résurgences inconscientes dans le monde contemporain. A ses yeux, les controverses religieuses du passé se révèlent très utiles pour réfléchir à notre présent.
Votre ouvrage porte sur la réminiscence de certaines hérésies dans la société contemporaine, pourtant profondément sécularisée. Vous évoquez par exemple des hérésies qui ont revendiqué la pureté morale de leurs membres face à un monde corrompu : elles trouvent des échos dans le monde actuel, dites-vous.
A l’époque des persécutions antichrétiennes sous l’Empire romain, deux grandes hérésies sont apparues : le novatianisme, au IIIe siècle, et le donatisme, aux IVe-Ve siècles. Se posait alors une question : qu’est-ce que l’Eglise doit faire de ceux qui n’ont pas eu la force morale d’accepter le martyre, ont abjuré le christianisme par crainte de la mort et, une fois les persécutions achevées, demandent à revenir dans le giron de l’Eglise ?
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