de 1975 à 1982, la lutte contre les quartiers de haute sécurité

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Le président de la République Valéry Giscard d'Estaing, dans une cellule de la maison d’arrêt Saint-Paul, à Lyon, le 10 août 1974.

Mardi 26 février 1980, au quartier de haute sécurité du centre pénitentiaire de Clairvaux (Aube), la nouvelle s’est propagée à la vitesse du son, passant de cellule en cellule, s’affranchissant des murs, des grilles et des écrous. En quelques minutes, tout le monde savait. Le matin, Taleb Hadjadj a été retrouvé mort, pendu, à l’aide d’un drap accroché à la grille d’aération de sa cellule. Condamné le 28 janvier 1977 à la perpétuité pour le braquage d’une agence bancaire du CIC de l’avenue de Breteuil, à Paris – qui ne fera pas de victimes –, Taleb Hadjadj n’est pas un prisonnier comme les autres. Il est un héraut de la contestation des conditions de détention, et plus spécialement de la critique des quartiers de haute sécurité (QHS), destinés à réunir les prisonniers les plus dangereux. Il a été de toutes les grèves de la faim, de toutes les pétitions. Grande gueule et belle plume, sensible et tranchante, il a fait la connaissance, par correspondance, du philosophe Michel Foucault et collabore régulièrement aux numéros de la revue du Comité d’action des prisonniers (CAP).

Incarcéré dès 1975, Taleb Hadjadj est baladé, à partir de 1976, dans presque tous les QHS de France : Fleury-Mérogis (Essonne), Fresnes (Val-de-Marne), la Santé à Paris, où il se lie d’amitié, en 1978, avec l’ennemi public numéro un, le criminel Jacques Mesrine. Puis ce sera Briey (Meurthe-et-Moselle), Tarbes, les Baumettes de Marseille et Bourgoin (Rhône). Privé de ciel, de mouvements et de contacts humains pendant quatre ans, il décide d’en finir avec cette vie de claquemuré, à Clairvaux. Il a 25 ans.

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