
Quelques signaux de reprise clignotent depuis le début de l’année en Europe. La fin de la crise inflationniste et la baisse des taux d’intérêt ont amené les ménages à être moins regardants sur leurs dépenses. La consommation est repartie en Allemagne, en Italie, en Espagne, et au Royaume-Uni. L’Allemagne, qui a basculé en récession en 2023 et en 2024, relève la tête : le plan de relance mis en œuvre par le nouveau chancelier Merz, qui représente deux points de PIB pour les deux prochaines années, a permis de retrouver une courbe de croissance positive.
Pour la première fois depuis 2022, le climat des affaires s’est amélioré outre-Rhin, les entreprises recommencent à investir. La perspective de voir Donald Trump imposer des droits de douane vertigineux a provoqué au cours des premiers mois de l’année un sursaut du commerce international : aux Etats-Unis comme ailleurs, industriels ou distributeurs ont acheté par anticipation des matières premières, des machines, des robots et des biens d’équipements, voire des biens de consommation afin de les stocker avant que leur prix ne devienne prohibitif. Fortement exportatrice de produits industriels, l’Allemagne a pu bénéficier à plein de cette « ruée commerciale », tout comme l’Italie, elle aussi productrice de machines qui équipent les usines du monde.
Dans le pays dirigé par Giorgia Meloni, l’assainissement des dépenses publiques a contribué à améliorer l’horizon économique. Le déficit public, qui atteignait 8,6 % du PIB en 2022, n’est plus que de 3,4 %. Là aussi, les investisseurs sont de nouveau actifs. Quant à l’Espagne, la dynamique économique se poursuit : portée par des entrées massives sur le marché du travail et par le tourisme, elle continue de caracoler au sein de la zone euro. Le pays devrait atteindre 2,4 % de croissance cette année. Quatre fois plus que les 0,6 % attendus en France.
Réindustrialisation à l’arrêt
Ces vents porteurs semblent s’être arrêtés aux frontières de l’Hexagone. Dans une Europe qui repart, la France reste encalminée. A l’inverse de ses voisins, elle pâtit toujours d’une consommation en berne. L’épargne, en revanche, atteint des records. Face à la pusillanimité d’un gouvernement qui paraît naviguer à vue, toujours à la recherche de la bonne méthode pour réaliser 40 milliards d’euros d’économies et ramener le déficit de 5,4 % à 4,6 % du PIB, les Français sont attentistes. A raison : François Bayrou n’a-t-il pas annoncé qu’il allait demander « des efforts à tous les Français ? »
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