
« Il faut soulager les familles, Madame la ministre. » La mère d’un garçon de 7 ans, atteint de trisomie 21, résume le sentiment des personnes en situation de handicap ou des aidants réunis autour de la table, face à Charlotte Parmentier-Lecocq. La ministre déléguée chargée des personnes handicapées était à Rouen, jeudi 20 mars, pour comprendre « les délais et les lourdeurs » auxquels sont confrontés les usagers et les agents des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).
Vanessa, habitante de Canteleu (Seine-Maritime), a fait une demande d’accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) pour sa fille Maelys, 10 ans, atteinte de troubles « dys » et autistiques, qui doit entrer en sixième en septembre. « On a déposé son dossier au mois de mai 2024. On espère avoir les réponses courant juillet 2025, avant la rentrée. » Elle paie environ 200 euros par mois pour des séances d’ergothérapeute, de psychomotricité, ou avec une éducatrice spécialisée, qu’elle espère voir remboursées si son dossier est validé. Mais elle a déjà essuyé deux refus : « Ce qui est compliqué, c’est l’attente. Derrière, c’est le portefeuille qui prend. »
Créées par la loi sur le handicap de 2005 pour « offrir un accès unique aux droits et [aux] prestations », les MDPH n’ont de maison que le nom. Ce sont des structures administratives hybrides, des groupements d’intérêt public placés sous la tutelle financière des départements et le pilotage politique de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Selon le bilan publié vendredi 21 mars par cette dernière, les MDPH s’occupent de 6,3 millions d’usagers qui ont 14 millions de droits ouverts en 2023 : reconnaissance de qualité de travailleur handicapé, allocation pour adulte handicapé, cartes de priorité ou d’invalidité, aides financières, matérielles ou humaines, comme des prestations de compensation du handicap, qui nécessitent une évaluation fine des besoins.
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