
On ne sait pas très bien qui, le premier, a lancé sur TikTok ou Instagram l’appel « Bloquons tout le 10 septembre ». « Et ça n’a aucune importance car ça a correspondu pile poil au besoin de la population », estime Sabine Raynaud, professeure des écoles à Montpellier, qui compte bien répondre présente mercredi. Un appel au blocage à l’origine nébuleuse, une initiative devenue virale sur les réseaux sociaux, un rendez-vous en dehors des cadres de mobilisation traditionnels – syndicaux, politiques, associatifs ? Il n’a pas fallu longtemps pour que cet élan soit comparé au mouvement des « gilets jaunes ». A l’époque déjà, personne n’identifiait vraiment qui avait, le premier, appelé sur Facebook ou YouTube à un « blocage national » le 17 novembre 2018.
Sur les canaux Télégram où l’on débat encore des actions à venir, des suggestions rappellent celles d’il y a sept ans, comme le barrage des voies autour de ronds-points desservant des zones stratégiques. Les « gilets jaunes » ont aussi commencé par fermer les routes, puis sont restés sur place la nuit du 17 au 18 novembre : l’occupation des terre-pleins au milieu des ronds-points s’est faite automatiquement, comme ensuite la construction de bases de vie avec cabanon, chaises et feu de camp qui ont permis les discussions collectives. C’est là que les revendications se sont faites plus élaborées : le 17 novembre pas un « gilet jaune » n’appelait à la mise en place du RIC, le référendum d’initiative citoyenne, unanimement demandé quelques semaines plus tard. Au départ, leurs doléances ressemblaient aux listes attrape-tout qu’on a vu fleurir cet été.
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