
Dopées par l’intelligence artificielle (IA) et la microélectronique, les neurotechnologies connaissent un essor considérable. Ces dispositifs enregistrent l’activité cérébrale grâce à des implants intracrâniens ou à l’aide de capteurs non invasifs, souvent maintenus sur la tête par un bandeau. Les informations ainsi recueillies, appelées « données neurales », sont traduites en mouvements de bras robotisés, en paroles et même en images, y compris animées, retranscrites par des ordinateurs. Des appareils peuvent aussi stimuler et moduler l’activité de l’encéphale et de la moelle épinière. Pas une semaine ou presque ne passe sans annonces sur ces interfaces entre le système nerveux central et la machine.

Dernière prouesse en date, une neuroprothèse, décrite le 12 juin dans la revue Nature, synthétise la parole de façon quasi instantanée – 10 millisecondes de décalage. Un patient atteint de la maladie de Charcot, privé d’élocution, a ainsi pu s’exprimer, grâce à 256 micro-électrodes implantées dans son cerveau. Au fil d’un long entraînement, une IA a appris à décoder ses signaux cérébraux lorsqu’il lisait intérieurement des phrases, et a ensuite pu transcrire ce qu’il souhaitait dire, y compris en y mettant l’intonation. La voix artificielle a en outre été conçue pour reproduire la sienne, à partir d’enregistrements audio datant d’avant sa maladie. Ces travaux réalisés par une équipe de l’université de Californie à Davis condensent deux décennies de progrès dans les neuroprothèses.
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