Le 5 décembre, Nir Hasson, journaliste au quotidien Haaretz, publiait une longue enquête sur les travaux d’un historien de l’Université hébraïque de Jérusalem, Lee Mordechai, qui documente les crimes de guerre commis par l’armée israélienne à Gaza. Le premier paragraphe relate l’extrait d’une vidéo d’un soldat dans la bande de Gaza qui se réjouit qu’un chien mange les restes d’un cadavre : « Il a pris le terroriste, le terroriste est parti – dans les deux sens du terme. » Puis, le soldat lève la caméra et filme un coucher de soleil sur l’enclave. Ce n’est que l’une des scènes d’un rapport dont la dernière version en anglais compte 124 pages.
Le 18 décembre, le journal fondé en 1918, trente ans avant la création de l’Etat hébreu, s’intéressait aux exécutions extrajudiciaires commises par les soldats israéliens dans le corridor de Netzarim. Cette ligne, tenue par l’armée, coupe Gaza en deux parties, séparant le sud de l’enclave, où a échoué la majeure partie des Palestiniens du territoire tentant d’échapper aux bombardements israéliens, du nord, qui continue d’essuyer le plus dur des frappes depuis le massacre mené par le Hamas, le 7 octobre 2023. Le corridor est devenu au fil des mois un no man’s land large de 7 kilomètres – vaste emprise dans un territoire long de 40 kilomètres.
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