

Chez Christophe B., la haine était chose publique. Il ne se cachait pas sur d’obscurs canaux Telegram, à l’intérieur de groupes de discussion privés ou derrière les portes d’officines d’ultradroite. Sur son profil Facebook accessible à tous, l’auteur de l’attentat raciste de Puget-sur- Argens était ouvertement violent, anti-arabe, anti-musulman, misogyne, homophobe et propriétaire d’armes à feu, sans que cela n’allume aucun voyant de détection de sa radicalisation parmi les 116 amis qui le suivaient sur la plateforme, parmi les milliers d’utilisateurs qui ont lu les diatribes qu’il postait sous les articles de journaux, ou parmi les services de renseignement en charge de l’identification des personnes à risque de passage à l’acte criminel.
Aussi loin que remonte son profil, il y a à la fin 2014 une photo d’une silhouette, se découpant dans le soleil couchant, sa pioche dans une main et son détecteur de métaux dans l’autre, pour illustrer sa passion pour la « détection » de pièces archéologiques dans le sol. Suivent quelques autres publications, dédiées à la mort de Claude Framboiser, ancien membre des « Musclés » du « Club Dorothée » ou à des vidéos humoristiques. Mais dès janvier 2015, son contenu se précise et se politise à la suite de l’attentat ciblant Charlie Hebdo. Il y a dix ans, Christophe B. était – déjà – agressif.
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