

C’est un programme qui fera date. Charles III a prononcé, mercredi 17 juillet, le « discours du roi », lors d’une cérémonie solennelle où il a dévoilé le premier programme législatif d’un gouvernement travailliste en 15 ans, après l’écrasante victoire du Labour aux législatives du 4 juillet au Royaume-Uni. Le discours du trône, ou discours du roi, est prononcé par le souverain mais rédigé par le gouvernement. C’est l’occasion pour le nouveau parti au pouvoir d’exposer ses priorités à Westminster.
Le nouveau premier ministre, Keir Starmer, a annoncé trente neuf projets de loi lors du discours du roi dans des domaines tels que les énergies renouvelables, la construction de logements, les droits des travailleurs, les chemins de fer, l’intelligence artificielle et la cybersécurité. Ce chiffre contraste avec les vingt et un projets de loi proposés par l’ancien premier ministre Rishi Sunak dans le dernier programme politique des conservateurs présenté par le roi Charles III, en novembre 2023.
Parmi les nombreuses mesures annoncées par le roi Charles III, le nouveau gouvernement britannique a promis de faire évaluer de « manière indépendante » les budgets qu’il présentera, afin d’assurer « la stabilité économique » du pays. « Chaque modification importante des impôts et des dépenses sera soumise à une évaluation indépendante », a-t-il ajouté. A l’automne 2022, la première ministre conservatrice Liz Truss avait semé la panique sur les marchés financiers avec des baisses d’impôts non financées.
Keir Starmer a confirmé vouloir créer une nouvelle force de sécurité dotée de « pouvoirs antiterroristes » pour lutter contre le « crime organisé » en matière d’immigration illégale. La création de ce nouveau « commandement pour la sécurité aux frontières » vise à « renforcer » la lutte contre les passeurs, qui ont permis depuis 2022 à près de 90 000 migrants d’arriver au Royaume-Uni en traversant la Manche sur de petites embarcations, souvent au péril de leur vie.
Côté Union européenne, le nouveau premier ministre souhaite « redéfinir » les relations entre le Royaume-Uni et ses « partenaires européens » et à « améliorer les relations commerciales et d’investissement » avec l’organisation. Autre mesure mentionnée par le roi : le gouvernement travailliste entend supprimer la centaine de membres héréditaires de la Chambre des lords.