« c’est un film hollywoodien », dénonce Nasser Al-Khelaïfi

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Nasser Al-Khelaïfi, le 21 avril.

« Je ne suis pas si souvent aux bureaux du PSG. (… )Je ne peux pas faire du management quotidien. (…) J’ai tellement de choses à gérer. (…) J’ai entre 550 et 600 employés au PSG. » Durant plusieurs heures, face aux juges d’instruction Serge Tournaire et Vincent Lemonier, Nasser Al-Khelaïfi, dit « NAK », a tenté de brosser un autoportrait qui l’arrange : celui d’un dirigeant en surplomb, prétendument éloigné des scandales judiciaires qui ternissent l’image de « son » club.

Le 13 mai, le président qatari du Paris-Saint-Germain (PSG) et du groupe BeIN Media a été entendu pour la première fois « en qualité de victime » dans le cadre du dossier d’espionnage à tiroirs qui ébranle l’équipe de la capitale depuis l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Paris, en septembre 2022. Une affaire de « barbouzeries », dans laquelle l’ex-directeur de la communication du PSG et homme de confiance de NAK, Jean-Martial Ribes, a été mis en examen pour « corruption et trafic d’influence », à l’instar de l’ex-policier antiterroriste de la direction générale de la sécurité intérieure et ancien « référent supporteurs du PSG », Malik Nait-Liman, et du lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane.

« Ce sont de sales affaires », s’est lamenté M. Al-Khelaïfi, tout en dénonçant « beaucoup de mensonges, des cachotteries, des subterfuges. Toutes ces sales choses que je n’aurais jamais imaginées ». Devant les juges, « NAK » s’est beaucoup défaussé. Notamment concernant le recrutement au PSG de Malik Nait-Liman, en 2018, malgré la supposée mise en garde reçue par le club du « ministère de l’intérieur ». M. Al-Khelaïfi a renvoyé la responsabilité de cette embauche vers son ex-bras droit et directeur général délégué Jean-Claude Blanc (lequel n’a pas répondu à nos sollicitations), qui « avait tous les pouvoirs » et lui « rendait compte mais pas de tout ».

Opération d’espionnage

« Je l’aurais donc rencontré en 2015 et je l’aurais engagé seulement trois ans plus tard ? ça aurait été donc plus difficile que de faire signer Messi », a-t-il ironisé au sujet de l’embauche de M. Nait-Liman – dont il a dénoncé le « double jeu » –, soupçonné par la justice d’avoir obtenu des informations de la part d’ex-collègues policiers en échange de places au Parc des Princes.

M. Al-Khelaïfi n’a pas eu de mots assez durs pour le lobbyiste Tayeb Benabderrahmane, un ancien habitué du « carré VIP » du Parc des Princes, qu’il accuse d’avoir voulu « faire du chantage pour de l’argent ». « J’aimerais bien savoir qui l’a invité [au Parc des Princes]. Je vérifie ça dès demain et je vire celui qui a fait ça. » Le président du club parisien soupçonne M. Benabderrahmane et son « beau-frère » d’avoir participé, en 2018, à une opération d’espionnage à son domicile parisien, avenue de Malakoff, dans le 16e arrondissement. Il dénonce des enregistrements, à son insu, de scènes intimes avec sa maîtresse dans sa chambre, retrouvés par les enquêteurs sur les supports numériques de MM. Nait-Liman et Benaberrahmane. « M. Benabderrahmane n’a jamais été impliqué ou inquiété pour des faits de chantage », balaye son avocat, Romain Ruiz.

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