
A quoi ressemblera la rentrée 2026 pour les étudiants étrangers extracommunautaires ? Alors que le projet de loi de finances prévoit de leur fermer l’accès à l’aide personnalisée au logement (APL), sauf s’ils sont boursiers, l’inquiétude se lit sur les visages des étudiants devant la résidence à vocation sociale Hénéo, rue d’Hautpoul, dans le 19e arrondissement de Paris. Abdou, étudiant en master de santé publique, originaire du Sénégal, s’interroge : « Comment peut-on en venir à établir des critères pour choisir un groupe d’étudiants par rapport à un autre ? Tous ont besoin d’une aide, surtout à Paris, vu le montant des loyers. Les APL, ce n’est pas du tout pour profiter du système. » Avoir un job sera bientôt indispensable pour l’étudiant à l’université Paris-Saclay, qui a déposé son CV dans des supermarchés.
L’incompréhension porte en particulier sur le choix entre nationalités. Si cette réforme est votée à l’issue de l’examen du budget, un étudiant finlandais aura droit à l’APL, mais pas celui venu d’Afrique subsaharienne. L’économie escomptée par Bercy au titre de ce « recentrage » s’élèverait à 200 millions d’euros en année pleine, sachant que sur les 2 milliards d’euros d’aides au logement attribuées aux étudiants, 12 % bénéficient à des étudiants étrangers non communautaires.
Il vous reste 75.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
