
Vingt employés des Nations unies (ONU) sont détenus à Sanaa, dimanche 19 octobre, par les houthistes après une descente, samedi, des rebelles yéménites dans un bâtiment où résident les employés de l’organisation internationale dans la capitale du Yémen en guerre.
« Cinq membres du personnel national et 15 membres du personnel international sont détenus dans le complexe » de l’ONU, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) Jean Alam, porte-parole du coordinateur résident de l’ONU au Yémen. Parmi les personnes retenues, figure le représentant de l’Unicef au Yémen, le Britannique Peter Hawkins, a dit un responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat. Une information confirmée à l’AFP par deux sources de sécurité des houthistes.
Selon M. Alam, 11 autres employés yéménites ont été relâchés après avoir été interrogés et l’ONU est en contact avec les houthistes et d’autres parties pour « résoudre cette grave situation le plus rapidement possible et mettre fin à la détention de tout le personnel ».
« Cellules d’espionnage »
Samedi, M. Alam avait déclaré à l’AFP que des forces des houthistes étaient entrées « sans y être autorisées » dans le complexe onusien à Sanaa. Les rebelles ont déjà pris d’assaut des bureaux de l’ONU à Sanaa le 31 août, détenant une dizaine d’employés, selon l’ONU. Ceux-ci sont soupçonnés d’espionnage au profit des Etats-Unis et d’Israël, selon un haut responsable houthiste. Des dizaines de membres de l’ONU ont été arrêtés ces derniers mois dans les régions contrôlées par les insurgés yéménites, soutenus par l’Iran.
Jeudi, dans un discours télévisé, le chef des rebelles, Abdelmalek Al-Houthi, a affirmé que ses forces avaient démantelé « l’une des cellules d’espionnage les plus dangereuses », présentée comme « liée à des organisations humanitaires telles que le Programme alimentaire mondial et l’Unicef ».
Des accusations qualifiées samedi de « dangereuses et inacceptables » par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, pour qui elles « mettent gravement en danger la sécurité du personnel onusien et des travailleurs humanitaires, et compromettent les opérations vitales de secours ».
Plus de dix ans de guerre civile ont plongé le Yémen, l’un des pays les plus pauvres de la péninsule arabique, dans l’une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU.