au Tigré, la guerre s’est arrêtée, mais « plus de 700 000 » déplacés attendent encore de rentrer

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Une école utilisée comme logement par des personnes déplacées à l’intérieur du pays, à Makalé, dans la région du Tigré (Ethiopie), en juillet 2024.

« Trop c’est trop ! » , « Laissez-nous rentrer. » Devant la scène installée sur le square Romanat, place du centre-ville de Makalé, plusieurs centaines de personnes reprennent en chœur, le poing levé, les slogans qui crépitent dans les enceintes. Un peu à l’écart, sous l’ombre d’une tente blanche érigée pour l’occasion, Teklay observe la scène, appuyé sur un long bâton qui lui sert de canne. De son autre main, il frotte les quelques poils blancs qui ont poussé sur ses joues burinées.

« Cela fait quatre ans et demi maintenant que ma vie s’est arrêtée. Chez moi, j’avais des terres et des animaux, on vivait bien, relate cet ancien producteur de sésame du Tigré occidental. Aujourd’hui, je dépends totalement de l’aide des autres, je suis devenu misérable. Il est temps que cela s’arrête. Je veux rentrer chez moi. »

Durant trois jours et trois nuits, du 18 au 20 juin, quelques milliers de manifestants se sont relayés sur cette place et dans les rues de la ville pour « réclamer le retour des personnes déplacées dans les territoires occupés, avant une cinquième saison des pluies », soutient Muez Berhe, vice-président de Tsilal Western Tigray Civil Society, qui organise l’événement. « Le but, c’est d’alerter la communauté internationale. Notre seul espoir aujourd’hui, c’est qu’elle entende notre appel et fasse pression sur le gouvernement fédéral pour qu’enfin les déplacés puissent rentrer chez eux, en toute sécurité », souligne-t-il.

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