Au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï, la Russie et la Chine main dans la main pour dominer l’Eurasie

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Le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine, lors de leur rencontre en marge du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï, à Astana (Kazakhstan), le 3 juillet 2024.

Deux jours durant, les berlines noires ont défilé entre les gratte-ciel et la mosquée d’Astana, la mégalopole kazakhe futuriste où s’est déroulé, mercredi 3 et jeudi 4 juillet, le 24e sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), présidé cette année par le Kazakhstan. Au total, quatorze chefs d’Etat se sont personnellement rendus dans la capitale kazakhe ainsi que les représentants des quatorze pays partenaires de dialogue en plus de la Mongolie, invitée en tant qu’Etat observateur.

L’ensemble des pays présents, représentant, selon l’OCS, « 45 % de la population mondiale », confère de fait une importance particulière à ce sommet. D’abord née de l’initiative des « Cinq de Shanghaï », en 1996, un bloc comprenant la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie et le Tadjikistan, l’organisation régionale s’était d’abord fixé la priorité de régler la question des frontières des anciennes républiques soviétiques à l’effondrement de l’URSS. Elle a intégré ensuite des questions plus larges, commerciales et de contre-terrorisme. Toujours dominée par la Chine et la Russie, l’OCS s’est élargie, au fil des années, avec l’Ouzbékistan, en 2001, l’Inde et le Pakistan, en 2017, et, enfin, l’Iran, en 2023, marquant un tournant défiant vis-à-vis de l’Occident.

Une tendance qui s’est encore renforcée cette année avec l’entrée officielle de la Biélorussie, un régime dictatorial proche de la Russie, dont le président, Alexandre Loukachenko, a immédiatement fustigé l’Occident, le 4 juillet, qualifiant Washington de « destructeur des institutions internationales ».

Des propos contre l’Ouest qu’ont également formulés la Chine et la Russie, qui ont vu leurs liens renforcés depuis la guerre en Ukraine. Les deux puissances ont dit vouloir bâtir un « nouvel ordre multilatéral » – sous-entendu, une alternative aux institutions internationales dominées par les Etats-Unis – sur le continent eurasiatique. Le président chinois a déclaré que les Etats de l’OCS devaient « résister ensemble aux ingérences extérieures face aux défis réels de l’intervention et de la division ». Le président russe, Vladimir Poutine, a, quant à lui, salué le respect de l’OCS sur un « règlement pacifique de la question ukrainienne », contrairement à l’Occident. « L’Ukraine a refusé de négocier. Elle l’a fait publiquement sur ordre direct de Londres, et donc, sans aucun doute, de Washington. Les responsables ukrainiens le disent directement et ouvertement », a-t-il lancé, le 4 juillet.

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