Au procès de Frédéric Péchier, les remords des soignants face à la certitude d’empoisonnements en série

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L’ancien anesthésiste Frédéric Péchier (au centre), à son arrivée au tribunal de Besançon, le 9 septembre 2025.

Elle trône sur la table de l’huissier de justice, à portée de main du pupitre où défilent, depuis le 8 septembre, des dizaines de témoins. Au procès de Frédéric Péchier, anesthésiste accusé de 30 empoisonnements entre 2008 et 2017 à Besançon, la boîte de mouchoirs se vide aussi vite que coulent les larmes.

Pour l’avocat de la clinique Saint-Vincent, MDouchez, la cour d’assises du Doubs juge actuellement « la plus grande affaire criminelle médicale de l’histoire » du pays. Si la culpabilité du médecin reste débattue, l’existence d’un tueur en série vêtu d’une blouse blanche n’est plus contestée par la défense, bien au contraire. Un revirement marquant après huit années de constantes dénégations, acté vendredi 24 octobre par l’avocat du prévenu, MRandall Schwerdorffer, « certain que quelqu’un – un homme ou une femme – a empoisonné des patients à Saint-Vincent ». Sur les 16 cas suspects examinés jusqu’à présent, le camp Péchier admet l’existence de neuf actes malveillants.

Au total, 12 assassinats et 18 tentatives d’assassinat présumées pèsent dans la balance. Le jury a jusqu’à mi-décembre pour se forger une intime conviction, mais celle des anciens collègues de l’accusé semble déjà gravée dans le marbre. A la barre, l’émotion les rattrape systématiquement, suivie de près par les remords. Ne pas avoir vu, ne pas avoir compris, ne pas avoir enrayé à temps cette funeste série.

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