

Un étonnant phénomène météorologique s’est produit, lundi 6 octobre, au palais de justice d’Albi. Alors qu’un ciel bleu limpide recouvrait la ville, un brouillard épais s’est engouffré en fin de matinée dans la salle des assises du Tarn. Les lunettes en sont encore embuées à l’heure où il faut tenter de raconter cette neuvième journée d’audience au procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine. Rembobinons.
Un peu plus tôt, les regards, tous les regards, et d’abord celui de l’accusé dans le box, guettaient l’ouverture de la porte des témoins. On allait, avec lui, enfin découvrir le visage et l’allure de celui qui n’était jusque-là qu’un personnage, l’amant de Montauban.
« Bonjour, Donat-Jean M., 44 ans, je travaille dans l’expertise automobile et j’habite dans le Tarn-et-Garonne. » La voix, assurée, poursuit : « Je trouve triste la tournure qu’a prise cette histoire. Je trouve triste que les mots n’aient pas de valeur. Les premiers et les derniers mots que j’ai écrits à Delphine ont été des mots d’amour et de passion. Ce que je sais, c’est que Delphine avait reçu des menaces de son mari. Que Delphine a disparu. Et que la défense nous tourne la tête pour trouver un autre coupable. »
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