
S’il en est un qui n’avait presque aucune chance de se hisser un jour dans le fauteuil présidentiel, c’était bien lui. Presque inconnu des Péruviens une semaine plus tôt, le visage de jeune premier de José Jeri, entré au Congrès comme simple député suppléant (droite) en 2021, est apparu aux Péruviens dans la nuit du 9 au 10 octobre, lorsqu’il enfile, solennel, l’écharpe présidentielle aux couleurs du drapeau national rouge et blanc. La destitution express de sa prédécesseure, Dina Boluarte (2022-2025), a été votée quelques heures plus tôt au Parlement, à une écrasante majorité. Celle-ci a été emportée par le mécontentement populaire suscité par l’explosion de l’insécurité.
En tant que président du Parlement – un poste auquel il a fraîchement accédé en juillet 2025 –, il devient, à 38 ans, par succession constitutionnelle, l’un des plus jeunes présidents de la République. Témoignage de l’état de dégradation et d’instabilité de la démocratie péruvienne, José Jeri est le septième président en moins de dix ans.
Son ascension a été aussi fulgurante que surprenante. Entré en politique en 2013, cet avocat de formation arrive troisième sur la liste de son parti, Somos Peru (SP), aux élections législatives de 2021 à Lima, avec à peine plus de 11 000 votes, un chiffre insuffisant pour lui permettre d’occuper un siège. Mais lorsque le premier de la liste, l’ex-président Martin Vizcarra (2018-2020), est condamné à dix ans d’inéligibilité pour corruption quelques jours après les élections, son siège revient à José Jeri.
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