Au Nigeria, l’enterrement sous haute sécurité de l’ancien président Muhammadu Buhari

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Une foule se masse devant la résidence de l’ancien président nigérian Muhammadu Buhari, à Daura, le 15 juillet 2025, jour de son enterrement.

L’ancien président nigérian Muhammadu Buhari doit être enterré mardi 15 juillet après-midi dans sa ville natale de Daura (Nord), où un lourd dispositif sécuritaire a été déployé, en présence de son successeur, Bola Tinubu, actuel chef de l’Etat.

Décédé dimanche, à l’âge de 82 ans, dans une clinique de Londres, le général Buhari a gouverné le Nigeria d’une main de fer en tant que militaire dans les années 1980, avant de se réinventer en « démocrate converti » et de diriger le pays pendant deux mandats consécutifs, de 2015 à 2023. Il doit être inhumé dans sa résidence de Daura, petite ville de l’Etat de Katsina, près de la frontière avec le Niger, où sa tombe a déjà été creusée, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) sur place.

Depuis l’annonce de son décès, sa résidence de Daura, où il vivait principalement depuis son retrait du pouvoir, s’agite. Huit chapiteaux ont été dressés dans la cour pour accueillir les personnes en deuil, assises sur des nattes en plastique. D’autres patientent sur des chaises en plastique sur la pelouse bien entretenue. Depuis lundi, les habitants vont et viennent pour présenter leurs condoléances à la famille Buhari.

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Mais mardi, le dispositif sécuritaire a été renforcé, avec des dizaines de policiers et de soldats qui montent la garde devant les portes, tandis que des agents de sécurité en civil surveillent les visiteurs à l’intérieur du complexe. Les forces de l’ordre barrent la route d’accès à la résidence, déviant les véhicules vers des itinéraires alternatifs et contraignant les personnes en deuil à se rendre à pied à la résidence. Devant l’entrée principale de la maison, bloquée par deux fourgons militaires, des soldats armés gardent les portes, ne laissant entrer que quelques femmes en deuil, ont observé des journalistes de l’AFP mardi. Seules les équipes de la télévision nationale et de la chaîne de l’Etat de Kastina ont été autorisées à s’approcher.

Certains proches de Buhari se sont même vu refuser l’accès à la résidence. « C’était le frère cadet de mon père. Je suis la nièce de Buhari, mais ils m’ont refusé l’accès à la maison pour assister aux funérailles et lui rendre un dernier hommage », déclare en sanglotant Fatima Isah, 78 ans, à un journaliste de l’AFP devant la maison. « Buhari était celui qui subvenait à mes besoins, mais il n’est plus là », ajoute-t-elle en ajustant son voile fleuri sur sa longue robe rose. Un neveu de Muhammadu Buhari, frustré de s’être vu refuser l’accès à la propriété, s’est mis à insulter les soldats : « C’est vous qui allez l’enterrer ? »

Un espace ouvert situé à 300 mètres de la résidence a été préparé pour les prières funéraires. Aux alentours de la résidence, mardi midi, une foule d’environ 300 personnes s’est petit à petit massée. Les funérailles doivent débuter en début d’après-midi, après l’arrivée en hélicoptère de la dépouille de Muhammadu Buhari.

Le Monde avec AFP

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